Plan prévention : les médecins, satisfaits, demandent plus de moyens

27/03/2018 Par Catherine le Borgne
Santé publique

Le plan Prévention du gouvernement conforte les syndicats médicaux, demandeurs de plus de prévention depuis de longues années. En revanche, ils déplorent le manque de moyens humains mis au service de cette grande cause promue par tous les ministères.

MG France voit conforté le rôle des acteurs de terrain dans le plan Prévention du gouvernement. Avec tous les autres acteurs concernés par cette préoccupation -parents, éducateurs, enseignants- le syndicat souligne la "place primordiale des professionnels de terrain, notamment médecins généralistes, dans tout dispositif visant à accroître la place de la prévention dans notre système de santé". Plusieurs axes de ce plan relèvent de l’action des médecins généralistes, relève le syndicat monocatégoriel : les examens de santé entre 0 et 18 ans, désormais pris en charge à 100 % par l'assurance maladie obligatoire, les consultations complexes, le programme national de dépistage du cancer du col de l'utérus notamment. D’autres axes relèvent d’une action en équipe de soins, rappelle MG France, comme la promotion de l'exercice physique chez l'enfant et l'adulte ou la lutte contre les addictions ou la généralisation de la vaccination antigrippale chez le pharmacien. MG France demande, pour améliorer la couverture vaccinale, que cette mesure soit couplée à la mise à disposition de stocks de vaccins chez le médecin généraliste. "Le SML a été entendu sur le virage de la prévention", a triomphé le syndicat du Dr Vermerch, en découvrant le contenu du plan du gouvernement. "Pour la première fois, le gouvernement a abordé en interministériel la question de la prévention, témoignant ainsi d'une volonté de faire sortir notre système de santé du tout curatif", se réjouit-il.  Le syndicat, qui milite de longue date pour l'intégration de la prévention dans la politique de santé "ne peut que saluer cette prise de position forte qui engage plusieurs ministres et le chef du Gouvernement", est-il écrit dans un communiqué. Les 25 mesures proposées "vont dans le bon sens", convient le syndicat qui y ajouterait néanmoins trois mesures concrètes : inscrire la prévention dans la formation initiale et les priorités du DPC ; développer et rémunérer en conséquence des consultations longues de prévention ciblées à des âges déterminés et enfin, placer les logiques de prévention au cœur de la coordination et de la coopération entre professionnels libéraux de santé. "Peut mieux faire", soupire la CSMF, qui dénote néanmoins que des progrès sont notés. "Cette politique de prévention compte des mesures emblématiques telles que l’extension de 0 à 18 ans des examens de santé de l'enfant pris en charge à 100%, aujourd'hui prévus entre 0 et 6 ans, le remboursement progressif des traitements anti-tabac comme n'importe quel médicament, la mise en place d’un programme national de dépistage organisé du cancer du col de l'utérus, ainsi que les mesures visant à lutter contre l’obésité", liste la centrale. Elle regrette néanmoins un "manque d'ambition en particulier sur la période des 26-65 ans, et l'absence d'un "véritable plan de prévention personnalisé pour chaque Français". Le syndicat rappelle sa demande de consultations longues de prévention à des âges clés de la vie et souligne que la prévention doit être une "démarche globale, rassemblant l'ensemble des acteurs du système de santé et au-delà". Enfin, l'UFML du Dr Marty rappelle que "la prévention c'est tout, mais sans les soignants, la prévention, c'est rien". D'accord avec les orientations retenues, le jeune syndicat pointe l'insuffisance des moyens humains mobilisés "dans une période où les urgences de l'hôpital sont en ébullition, la médecine libérale en désertification et les Ehpad en grève". "Ce  plan de prévention restera une douce musique sans paroles si on ne s’occupe pas d’abord de la seule urgence dont tout dépend :​ la pénurie des mains qui soignent à la fois dans le secteur public et en médecine de ville", déplore-t-il dans un communiqué. Avant de regretter l'annonce de la généralisation de la vaccination antigrippale par le pharmacien, avant une phase de concertation, "illustrant ainsi l’immaturité encore de la démocratie sanitaire française soumise, une fois de plus, au paternalisme d’État", alors qu’une officine ferme tous les 2 jours et que lorsqu’il n’y a plus de médecins "il est somme toute assez rare qu’il reste une pharmacie au-delà de quelques semaines". Pour l'UFML, "l’urgence est d’abord de prendre soin de notre système sanitaire et de le relancer. Cela ne pourra se faire sans une réforme ambitieuse de la gouvernance sanitaire. L’UFML-S demande la tenue d’États généraux de la santé et l’arrêt des mesures cosmétiques".

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