Suicide d'un médecin après 78 heures de travail : la direction de l'hôpital mise en cause
Le 16 mars 2014, cette anesthésiste de 37 ans s'était suicidée dans sa chambre de garde du CH de Châteauroux. Son mari et son fils poursuivent aujourd'hui la direction de l'hôpital. L'affaire était jugée vendredi 23 février par le tribunal des affaires sociales. Elle n'avait pas laissé de lettre mais pour ses proches, seules ses conditions de travail peuvent justifier son geste. Dans la nuit du 15 au 16 mars 2014, cette jeune anesthésiste de 37 ans, mère d'un garçon de 3 ans, s'est suicidée dans sa chambre de garde, en s'injectant du curare. Elle venait d'enchainer 78 heures de travail, dont deux gardes de 24 heures.
Accident de travail
Sa mort a été reconnue comme un accident de travail. Mais, estimant que l'hôpital a commis une faute inexcusable, son mari demande aujourd'hui à ce que lui et son fils touchent chacun 30.000 euros au titre du préjudice d'affection. Devant le tribunal des Affaires sociales, leur avocat a relevé les "manquements de l'hôpital" : "Il n’y avait pas eu de sensibilisation sur les risques liés à la sécurité au travail, il n’y avait pas de médecin du travail, pas d’actions de prévention financées". Et de pointer également la réorganisation du bloc et la surcharge de travail, dont les syndicats avaient alerté la direction.
"Elle ne s’était jamais plainte"
Soulignant que la praticienne revenait de 9 jours de congés et avait elle-même réclamé ces gardes, l'avocat de l'hôpital a signalé que les 78 heures de travail consécutives sont légales dans le milieu hospitalier, "si cela se fait avec l'accord du praticien". La jeune femme "était parfaitement intégrée" et "allait être titularisée"; "même son mari reconnaît ne pas savoir pourquoi elle en est arrivée là, dans la mesure où elle ne s’était jamais plainte auprès de lui de ses conditions de travail", a-t-il relevé. Le tribunal rendra sa décision le 30 mars. [avec lanouvellerepublique.fr]
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