Rendre obligatoire l'indemnité vélo peut réduire de 15% le nombre d'arrêts maladie

23/12/2017 Par Aveline Marques
Santé publique

Un rapport remis ce mercredi à la ministre des Transports, Elisabeth Borne, estime que cette mesure permettrait de doubler la pratique du vélo et, in fine, de faire gagner 29 millions d'euros par an à la Sécurité sociale.

Instaurée par la loi de transition énergétique de 2015, l'indemnité kilométrique vélo n'a toujours pas décollé : en 2017, seules 85 entreprises l'ont proposée et seuls 10.000 salariés en bénéficient. La rendre obligatoire serait une mesure gagnant-gagnant pour l'usager, l'entreprise comme les pouvoirs publics, souligne un rapport qui sera remis mercredi à la ministre des Transports Elisabeth Borne. Les auteurs du rapport, dont le député (LREM) Matthieu Orphelin, du Club des territoires cyclables et la Fabrique écologique, entendent doubler le nombre de salariés cyclistes en 4 ans, pour atteindre 1,4 million en 2022, contre 700.000 aujourd'hui. La marge de progrès est grande : plus de 70% des déplacements domicile-travail de moins de 5 km sont faits en voiture, selon l'Insee. Or, là où l'IKV a été mise en place, elle a permis de doubler la pratique vélo en moins d'un an (passée de 3% à 6% de part modale), souligne le rapport, qui met en avant des bénéfices "nombreux". En premier lieu sur la santé des salariés. Selon deux études, dont une menée aux Pays-Bas où ce type d'indemnité existe depuis 1995, la réduction des arrêts maladie peut aller jusqu'à 15%. Les entreprises, qui profiteront d'une meilleure productivité de leurs employés, subiront des coûts "très limités", avec un "coût moyen de généralisation de l'IKV, à horizon 2022, de moins de 23 euros par salarié et par an dans l'hypothèse la plus ambitieuse" (IKV à 35 euros/mois et cumulée avec le remboursement d'un abonnement transport en commun), estime le rapport. Pour les comptes publics, même si l'indemnité est exonérée de cotisations sociales et d'impôt sur le revenu, cette généralisation serait contrebalancée par l'amélioration des comptes de la Sécurité sociale (au moins 29 millions d'euros/an d'économies) et la hausse des recettes de TVA (surplus de consommation des employés permis par ce revenu supplémentaire). La mesure réduirait par ailleurs jusqu'à 37 millions d'euros/an les impacts négatifs de la voiture (bruit, accidents, pollution...), ont calculé les auteurs, sur la base d'un rapport de l'université technique de Dresde. [avec AFP]

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