Enfants et ados obèses, dix fois plus nombreux qu'il y a 40 ans

11/10/2017 Par Catherine le Borgne
Santé publique

Le nombre d'enfants et d'adolescents obèses dans le monde a été multiplié par plus de dix depuis 1975, mais ceux en insuffisance pondérale restent encore plus nombreux, informe une étude de l'OMS et de l'Imperial College de Londres, qui appelle à lutter de front contre ces "deux fléaux" de la malnutrition.

Si les tendances observées ces dernières années se poursuivent, l'obésité juvénile surpassera l'insuffisance pondérale d'ici 2022, prédisent toutefois les auteurs de cette étude, publiée dans la revue médicale britannique The Lancet. En 2016, 124 millions de jeunes de 5 à 19 ans étaient considérés comme obèses, contre seulement 11 millions en 1975, évalue l'étude, conduite par l'Imperial College de Londres et l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Le phénomène concerne toutes les régions du monde. Les pays les plus touchés sont certaines îles de Polynésie (plus de 30% des 5-19 ans touchés aux îles Cook, par exemple), tandis que ce taux atteint ou dépasse 20% aux Etats-Unis, en Egypte ou encore en Arabie saoudite. Si cette prévalence semble plafonner depuis quelques années dans les pays riches, elle continue à grimper dans les pays à revenu faible ou moyen. Le nombre d'enfants et d'adolescents en insuffisance pondérale diminue lui lentement depuis 2000 - sauf en Asie du Sud et du Sud-Est et en Afrique du centre, de l'Est et de l'Ouest. L'an dernier, on comptait encore 192 millions d'entre eux en sous-poids modéré ou sévère, ajoutent les auteurs, qui ont analysé des données portant sur 31,5 millions de jeunes dans 200 pays. Les deux tiers de ces jeunes en sous-poids habitent en Asie du Sud-Est, notamment en Inde. "Il y a toujours besoin de politiques qui encouragent la sécurité alimentaire dans les pays et les foyers à faible revenu. (...) Mais nos données montrent que la transition de l'insuffisance pondérale vers le surpoids de l'obésité peut se produire rapidement", avertit le Pr Majid Ezzati de l'Imperial College de Londres, qui a coordonné leurs travaux. Le spécialiste de santé environnementale met en garde en particulier contre le risque de "mauvaise transition alimentaire, avec une augmentation des aliments à forte teneur énergétique mais pauvres en nutriments". "Très peu de politiques et de programmes essayent de rendre accessibles aux familles pauvres les aliments sains, tels que les céréales complètes et les fruits et légumes frais", a-t-il déploré, dans un communiqué accompagnant l'étude. Cela entraîne des inégalités sociales face à l'obésité et limite les possibilités de réduire ce fardeau, souligne le chercheur. [Avec AFP]

Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?

M A G

M A G

Non

Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus

0 commentaire
5 débatteurs en ligne5 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Enquête
Soirées d'intégration en médecine : le bizutage a-t-il vraiment disparu ?
02/10/2024
2
Concours pluripro
Maisons de santé
Objectif 4000 maisons de santé : les enjeux des prochaines négociations conventionnelles
07/11/2024
2
Podcast Histoire
"Elle aurait fait marcher un régiment" : écoutez l’histoire de Nicole Girard-Mangin, seule médecin française...
11/11/2024
0
Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Portrait
"On a parfois l’impression d’être moins écoutés que les étudiants en médecine" : les confidences du Doyen des...
23/10/2024
5
La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
2