Redoutant un suicide, la justice revoit la détention de Salah Abdeslam
Il est le détenu le plus surveillé de France, mais l'administration craint pour sa vie. Le seul membre vivant du commando des attentats du 13 novembre a vu ses conditions de détention révisées au vu de son état psychologique.
Placé à l'isolement à Fleury-Mérogis (Essonne) depuis un an et demi, Salah Abdeslam a montré ces derniers mois des signes alarmants de dégradation de sa santé mentale. Ce qui a conduit à alléger certaines conditions d'une détention hors normes, la justice redoutant un suicide avant son procès. Prostration, paranoïa, irritabilité... Ces signaux ont amené les juges d'instruction, le parquet de Paris et l'administration pénitentiaire à organiser au printemps dernier une réunion sur le sujet. Avec, à la clé, un constat commun : le détenu ne semble pas simuler. Un consensus s'est donc dégagé sur la nécessité d'alléger ses conditions de détention. Abdeslam, 28 ans, est le seul détenu français à ce jour à faire l'objet d'une vidéosurveillance 24 heures sur 24. Un confinement lui est même imposé au sein du quartier d'isolement. Désormais, le détenu pourra maintenant rencontrer ses proches au parloir sans être séparé par une vitre. Sa mère le réclamait. Abdeslam sera, en contrepartie, systématiquement fouillé avant son retour en cellule. "Ses autres conditions de détention, draconiennes, restent inchangées", insiste une source judiciaire, faisant notamment référence à cette observation nuit et jour via des caméras et à l'interdiction de communiquer avec d'autres détenus, par crainte d'échanges d'informations mais aussi de prosélytisme. Le terroriste présumé devrait comparaître en Belgique avant la fin de l'année pour une fusillade avec les policiers, survenue en mars 2016 à Bruxelles, lors de sa cavale. L'audience devrait permettre de se faire une idée de son état de santé. [Avec Leparisien.fr]
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