Après une campagne présidentielle "singulière", "troublante" voire "inquiétante", le président de la Fédération hospitalière de France (FHF), Frédéric Valletoux, a inauguré le 16 mai la Paris Healthcare Week en invitant Emmanuel Macron à faire cesser les suppressions d'effectifs dans le sanitaire et le médico-social.
Inaugurant la Paris Healthcare Week, et dans l'attente du nouveau ministre de la Santé, Frédéric Valletoux, le président de la FHF est revenu sur la campagne électorale. La santé devra pleinement s'inscrire dans "le mouvement de reconquête de la France des oubliés" a-t-il mis en garde le nouveau président de la république. Revenant sur cette période "singulière", "troublante" voire "inquiétante" Frédéric Valletoux a estimé que ce "mouvement de colère" pour ne pas dire ce "cri de détresse" qui s'est exprimé à l'occasion des deux tours de l'élection, ne pouvait pas être balayé d'un revers de main. Pour nombre de Français, qui s'estiment "méprisés", la santé représente désormais, il est vrai, "une angoisse" illustrée par les fermetures d'hôpitaux de proximité, de maternités mais aussi les déserts médicaux : "Nombreux sont ceux qui ne croient plus aux promesses !" D'où cet appel à "une politique renouvelée, confiante et responsable" qui devra guider l'action du Gouvernement d'Édouard Philippe. À ce titre, le président de la FHF s'est voulu résolument optimiste au sujet du projet santé défendu par le nouveau chef de l'État, certains éléments lui apparaissant "clairs", "positifs" et "à la hauteur des enjeux". Pour autant, la FHF entend rester "vigilante" sur la suite qui en sera donnée par le nouvel exécutif tout en promettant d'être "ouverte au dialogue". Encore faut-il que le ministre de la Santé choisi ce 17 mai adopte "une nouvelle méthode" de discussion "confiante et constructive [...] tournant résolument la page du passé". Pour le président de la FHF, cela suppose par exemple, reprenant certains grands axes de la plateforme politique de sa fédération "une réelle sobriété législative" se bornant à "des mesures ponctuelles et limitées" et non à une énième grande loi de santé. Il demande qu'une "grande démarche de débureaucratisation" s'engage pour enfin parvenir à simplifier les normes. Plus globalement sur l'emploi dans le secteur de la santé, "ce gisement potentiel à haute valeur ajoutée et non délocalisable", le dirigeant hospitalier a vivement recommandé de "mettre fin aux suppressions d'effectifs aux lits des patients et des résidents". "Nous avons atteint une limite", a insisté l'intéressé, y voyant notamment un "impératif" en matière de sécurité des soins. Frédéric Valletoux a averti le prochain Gouvernement qu'il fallait en finir avec "le flou financier", prônant de la "stabilité", de la "visibilité" voire même des budgets "en amont" de l'exercice budgétaire. Enfin, s'agissant des groupements hospitaliers de territoire (GHT), le dirigeant pousse à "préserver et consolider" cette réforme, reprenant de facto les aspirations d'Emmanuel Macron durant la campagne électorale : le chef de l'État proposait notamment de les élargir aux acteurs du privé. Et "sans minimiser les difficultés du quotidien" quant à leur mise en œuvre, eu égard par exemple à "la complexité kafkaïenne" des textes réglementaires sur les fonctions mutualisées, le président de la FHF incite au passage à "stopper la remise en cause lancinante de l'autonomie des établissements". "Nous devons arrêter ce système !", s'est-il exclamé, plaidant pour "un pilotage moins intrusif" de la part des ARS. [Avec hospimedia.fr]
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