Des centaines de femmes alertent contre les effets secondaires d'un stérilet

15/05/2017 Par Aveline Marques
Santé publique

Comme en Espagne et aux Etats-Unis, des femmes se mobilisent sur les réseaux sociaux pour faire reconnaître par les autorités sanitaires les effets secondaires qu'elles attribuent au stérilet hormonal Mirena.

Sur les réseaux sociaux, les témoignages affluent. Membre d'un groupe Facebook dédié, Céline, 37 ans, raconte ses cinq ans et demi de calvaire. Quelques mois après la pose de son stérilet hormonal Mirena, la jeune femme, jusque-là "très joyeuse", tombe dans la dépression. "J'avais la gorge serrée tout le temps, je pleurais, confie-t-elle au Parisien. J'ai eu ma première grosse crise d'angoisse un an après la pose. Ensuite, je faisais 10 à 15 crises par jour, qui mêlaient angoisse, tétanie et spasmophilie." Anxyolitiques et anti-dépresseurs n'ont aucun effet. "Au bout d'un moment, j'ai pensé au stérilet, comme c'était la première fois que j'en avais un. C'est un médecin généraliste qui m'a dit de l'enlever." Mais les deux gynécologues qu'elles consultent seront moins compréhensifs. "Ils ont refusé sous prétexte que ce n'était pas le moment et que je devais plutôt me rendre chez un psy." La trentenaire, qui a pris 27 kilos en cinq ans, finira par prétexter un désir d'enfant pour que le spécialiste accepte enfin de lui enlever le stérilet. Le cas de Céline est loin d'être isolé. En Espagne, 2 900 plaintes ont été déposées contre Bayer, qui commercialise Mirena depuis une dizaine d'années. Aux Etats-Unis, une plainte collective vise le groupe pharmaceutique, évoquant de "possibles cas de tumeurs et d'hypertension" causés par son dispositif intra-utérin. Sur les réseaux sociaux, la liste des effets secondaires supposés s'allonge : migraines, mycoses vaginales, maux de tête, baisse de la libido, sautes d'humeur, dépression, prise de poids, acné, perte de cheveux, pilosité excessive, vertiges... But de la mobilisation : encourager les victimes à déposer des informations de pharmacoviligance afin que l'ANSM se saisisse du problème. Pour Bernard Hédon, président du Conseil national des gynécologues-obstétriciens Français (CNGOF), le progestatif de deuxième génération délivré par Mirena ne provoque qu'exceptionnellement des effets secondaires. "Les symptômes qui sortent sont totalement inhabituels et peu fréquents, même s'ils peuvent exister. Il est très rare aujourd'hui de voir de tels problèmes, comme décrits sur les réseaux sociaux, commente-t-il dans Le Parisien. De ce fait, il faut continuer à être à l'écoute des patientes et être encore plus vigilants. Il y a peut-être quelque chose qui nous a échappé, mais pour nous, c'est une surprise." Des réunions sur le sujet vont être organisées afin de répondre à cette vague de témoignages. [avec leparisien.fr]

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