Un arrêté a rétabli le remboursement à 65% de ce médicament destiné au sevrage tabagique, déremboursé en 2011 en raison de la suspicion d'effets secondaires graves.
En 2011, une étude parue dans le Canadian Medical Association Journal on Monday a jeté l’opprobre sur la varénicline (Champix), un agoniste partiel des récepteurs nicotiniques, qui était commercialisée depuis 4 ans en France dans le sevrage tabagique. Elle suggérait, en effet, un surrisque cardiovasculaire ainsi qu’une augmentation des risques suicidaires et dépressifs. Cette étude a conduit au déremboursement du produit et à l’ajout d’informations de sécurité sur la notice. Cependant, aucune analyse postérieure n’a retrouvé d’association significative entre la varénicline et ces effets secondaires cardiovasculaires et neuropsychiatriques. La Commission de transparence de la Haute Autorité de Santé (HAS) a rendu ses conclusions en novembre 2016. Au vu des éléments ajoutés au dossier, elle a décidé de délivrer au Champix un SMR "important". "Une étude a évalué la tolérance et l’efficacité de la varénicline et du bupropion versus traitements nicotiniques de substitution (TNS) et placebo dans le sevrage tabagique chez des fumeurs avec et sans antécédents de troubles psychiatriques, écrit la HAS dans son avis. Le taux d’abstinence continue des semaines 9 à 12 a été significativement plus élevé dans le groupe varénicline que dans le groupe placebo et que dans les groupes TNS et bupropion. Ces résultats sont concordants avec ceux d’une méta-analyse Cochrane qui confirment l’efficacité de la varénicline." Les données de tolérance n’ont "pas mis en évidence d’augmentation du risque des événements neuropsychiatriques de la varénicline par rapport au placebo", précise encore la HAS. L'arrêté publié le 27 avril au Journal officiel réinscrit Champix sur la liste des spécialités prises en charge par la Sécurité sociale. Il sera remboursé à hauteur de 65% "en seconde intention, après échec des stratégies comprenant des substituts nicotiniques chez les adultes ayant une forte dépendance au tabac (score au test de Fagerström supérieur ou égal à 7)", précise le texte. [avec Pourquoidocteur.fr]
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