Une étude pointe le stress comme facteur de risque de maladie auto-immune rhumatismales
La physiopathologie de ces pathologies auto-immunes est actuellement de mieux en mieux connue ; mais elle est complexe et fait intervenir de nombreux facteurs, en particulier génétiques et environnementaux. En revanche, on connait moins l’impact éventuel des facteurs de stress psychosociaux. Des chercheurs se sont donc penchés sur cette question. Ils ont mené une étude pour analyser les liens existants entre les événements stressants de la vie et la survenue d’une polyarthrite rhumatoïde (PR) ou d’un lupus érythémateux disséminé (LED). Pour cela, ils se sont basés sur les données de la cohorte observationnelle de la Women's Health Initiative. Au total, sur l’échantillon de femmes ménopausées incluses entre 1994 et 1998, les auteurs ont recensé, au cours du suivi de 3 ans, 211 cas incidents de maladies auto-immunes, qui ont été comparés à 76 648 non-cas. Et pour analyser les facteurs stressants, ils ont utilisé des questionnaires qui portaient sur les événements de la vie de l'année écoulée, les soins prodigués et le soutien social. Les facteurs psychologiques stressants les plus fréquemment rencontrés étaient le décès d’un proche, mais aussi le stress financier, ou un divorce. Au moins 4 événements stressants ont été constatés chez 12,8% des sujets au cours de l’année précédant l’apparition de la maladie auto-immune ; 18,5 % si ≥3 et 17,5% si ≥3 prises en charge médicale – paramédicale par semaine. Les analyses ont alors mis en évidence que le risque de survenue de PR/LED était augmenté de 70% chez les sujets présentant au moins 3 événements de vie stressants ou plus. Les événements les plus fortement associés étaient les traumatismes physiques (HR 2,48) et verbaux (HR 1,34). Mais l’étude souligne aussi l’importance du stress financier (HR 1,22) ou encore la nécessité de soins 3 jours ou plus par semaine (HR 1,25). En outre, les résultats restaient similaires, même après exclusion des femmes présentant des symptômes dépressifs. Pour les auteurs, ces données confortent « la nécessité de poursuivre les études sur les maladies rhumatismales auto-immunes, y compris les événements indésirables de l'enfance, les trajectoires des événements de la vie et la modification des facteurs psychosociaux et socio-économiques ».
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