En effet, selon les résultats de l'Enquête nationale périnatale menée en 2021 dans ces trois départements et régions ultra-marins (ENP-DROM 2021), les indicateurs de santé et facteurs de risques sont globalement "moins favorables que dans l'Hexagone, dans un contexte de plus forte précarité", souligne SpF. En particulier, la proportion de femmes obèse avant la grossesse est plus importante (entre 22,1% à la Réunion et 24,9% en Martinique, contre 14,4% en France hexagonale) ce qui constitue un risque supérieur de maladies chroniques pour la femme et de complications obstétricales et néonatales. La proportion de grossesses précoces ou non désirées est aussi supérieure : 23,7% à La Réunion, 28,6% en Guadeloupe et 32,8% en Martinique, contre 16,6% en France hexagonale. Les différences concernent aussi la santé mentale qui est globalement plus défavorable qu'en Hexagone. Par exemple, 33,9% des femmes en Guadeloupe et 31,9% des femmes à Saint-Martin, nourrissent "un sentiment de mal-être pendant la grossesse", contre 25,6% dans l'Hexagone. "A deux mois du post partum, elles sont 31% à présenter des symptômes dépressifs majeurs, contre 16,7% dans l'Hexagone". Concernant les enfants, 10,5% ont un petit poids de naissance (inférieurs à 2 500 g) à la Martinique et 12,4% à la Réunion, contre 7,1% en France hexagonale. Les bébés dorment également trop souvent dans le lit de leurs parents (32,7% à la Réunion, 31,7% à la Martinique et 28,4% en Guadeloupe, contre 12,4% dans l'hexagone). "Ces chiffres témoignent de l'importance de diffuser plus largement les messages de prévention vis-à-vis des morts inattendues du nourrisson", selon l'étude. Ces données sont à mettre en relation avec le niveau de vie. Ainsi, en Guadeloupe, 33,4% des femmes interrogées déclarent un revenu net de leur ménage inférieur à 1 000 euros, et 30,4% à Saint-Martin, contre 7,5% dans l'Hexagone. "Avec ces chiffres, on a la sensation d'un effet domino", a souligné Gülen Ayhan Kancel, coordinatrice médicale du Réseau Périnatalité de Guadeloupe, liant contexte de précarité, familles souvent monoparentales, difficulté d'accès aux soins avec les problèmes de santé mentale, lors d'une conférence de presse en Guadeloupe. Pour la coordinatrice, avoir accès à ces données est cependant "un point positif". Elle souligne que "la santé mentale, c'est un sujet tabou et particulièrement chez la femme enceinte, car il est communément admis qu'une femme enceinte est heureuse".
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