Bronchiolite : Pfizer espère lancer son vaccin à l’automne prochain
L’hiver dernier l’a rappelé, les besoins concernant la prévention des infections à (virus respiratoire syncytial) VRS sont ici énormes. Le VRS, qui toucherait environ 33 millions d’enfants de moins de 5 ans dans le monde, est à l’origine de 3 millions d’hospitalisations et jusqu’à 120 000 décès - dus aux complications associées - par an, parmi cette population. Dans l’hexagone, on estime que la bronchiolite touche chaque hiver près de 30% des nourrissons de moins de 2 ans, soit environ 480 000 cas par an. Ce virus entraîne, par ailleurs, plus de 50 000 hospitalisations chaque année, dont 69% correspondent à des enfants de moins de 1 an. Cette année encore s’est illustrée par une saturation des urgences pédiatriques, preuve d’un manquement important en termes de santé publique.
Une protection dès la naissance rendue possible par immunisation active des femmes enceintes ? En effet, "s'il est approuvé, le vaccin contre le VRS aiderait à protéger les nourrissons dès leur premier souffle contre les effets dévastateurs de cette maladie infectieuse, qui bien que connue, a été particulièrement présente tout au long de cette dernière saison", a déclaré Annaliesa Anderson, directrice scientifique de la R&D de la division vaccins de Pfizer. "Nous sommes impatients de faire progresser l'examen du candidat vaccin maternel contre le VRS de Pfizer avec la FDA (l'autorité sanitaire américaine) et d'autres autorités réglementaires, étant donné son important potentiel de contribution à la santé mondiale dans la prévention du VRS chez les nourrissons". Pour Luca Mollo, directeur médical Pfizer France, "dès la naissance, la protection serait de l’ordre de 80% jusqu’aux 6 premiers mois de l’enfant. La question de la durée de protection est en cours d’évaluation donc nous ne pouvons pas nous avancer de façon certaine, mais un rappel ne serait pas forcément nécessaire. Nous sommes en attente des données en vie réelle".
En population âgée, l’infection à VRS reste une maladie pour laquelle il n’existe actuellement aucune option préventive ou thérapeutique et la communauté médicale se limite à offrir uniquement des soins de soutien aux adultes atteints par la maladie. Chaque année, on estime que plus de 177 000 personnes âgées sont hospitalisées et que 14 000 d’entre elles meurent aux Etats-Unis de complications associées à cette infection. En France, selon l’étude prospective multicentrique Fluvac menée entre 2017 et 2019, l’infection à VRS de l’adulte est plus à risque que la grippe. Les adultes hospitalisés pour VRS ont un pronostic intrahospitaliser significativement plus sévère que ceux infectés par la grippe. Enfin, l’admission en soins intensifs et le recours à la ventilation mécanique étaient aussi plus fréquents.
Le vaccin anti-VRS à destination des séniors pourrait être approuvé par la FDA dès le mois de mai prochain et celui pour les femmes enceintes en août. L'Europe devrait suivre dans la foulée (septembre) avec une AMM pour l’utilisation maternelle en France espérée au 4ème trimestre 2023.
Des essais cliniques concernant d’autres vaccins de Pfizer sont en cours. Ainsi, un vaccin contre le zona et un combiné Covid-grippe (tous les deux en ARNm) sont actuellement en phase 1 de développement, un vaccin contre les infections à streptocoque du groupe B (SGB) et un contre les maladies pneumococciques pédiatriques sont en phase 2, et enfin des candidats vaccins contre la grippe (ARNm) et la maladie de Lyme sont actuellement en phase 3. "Pfizer s’oriente vers le préventif désormais", a conclu David Lepoittevin, Directeur de la division Vaccins chez Pfizer France.
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