Les soins de support comprennent l'ensemble des soins et soutiens nécessaires aux personnes malades pendant et après la maladie, en complément du traitement, ainsi que l’accompagnement social (droits, aides financières, vie professionnelle…). Ils sont donc souvent indispensables aux malades au cours de la prise en charge pour améliorer leur qualité de vie. En effet, "84% des personnes ayant eu un cancer, quelle que soit l’ancienneté du diagnostic, ressentent au moins une conséquence physique ou psychologique en lien avec la maladie ou ses traitements", rappelle la Ligue. Les femmes et les personnes ayant de faibles revenus sont particulièrement touchées.
Or l’Observatoire met en évidence des difficultés et de grandes disparités dans l’accès à ces soins. Ainsi, 24% des patients présentant des séquelles d’un cancer n’ont jamais été orientés vers un soin de support. Seuls 61% des patients présentant des douleurs chroniques ont pu été adressés à un kinésithérapeute. Etseules 26% des personnes qui souffrent de fatigue chronique ont été orientées vers une activité physique adaptée, "alors qu’il s’agit du traitement le plus efficace", rappelle la Ligue. Les personnes vulnérables, en particulier sur le plan financier, sont les plus concernées : 1 personne sur 5 a dû renoncer à consulter pour des raisons financières. Autre catégorie très impactée : les jeunes, les personnes ayant des parcours complexes, et celles résidant dans des territoires peu dotés, alors que ce sont souvent ceux qui en ont le plus besoin. Et les chiffres sont encore pires pour l’accompagnement social (médecin du travail, un travailleur social, …), qui n’a concerné qu’une personne sur 2.
L’étude met aussi en évidence que les patients ont pu ressentir un manque de coordination (53% des personnes interrogées).
Enfin, elle souligne l’impact de la pandémie : dans les départements fortement touchés, le taux de satisfaction vis-à-vis de la prise en charge des personnes atteintes de cancer apparait moins bon. C’est le cas en particulier des départements de l’Est de la France, de la Guadeloupe et de la Martinique, qui affichent des taux de satisfaction de 76 à 82%, contre 94% en moyenne.
"Aujourd’hui, un nombre croissant de personnes doivent vivre avec les conséquences d’un cancer, ce qui ne devrait pas s’améliorer au regard de l’évolution démographique. Ce sont autant de personnes vulnérables ayant besoin d’accompagnement pour limiter l’impact de leur maladie. Pour cela, les soins de support et l’accompagnement social sont primordiaux. Cependant, on constate encore une fois de grandes inégalités sur la prise en charge des conséquences : selon le profil, le lieu de vie, mais aussi selon la disponibilité des professionnels médicaux et médico-sociaux, toutes les personnes malades ne sont pas égales. Aux difficultés économiques et sociales rencontrées s’ajoutent des causes géographiques (éloignement des centres de soins), structurelles (manque d’effectifs) et, en toile de fond, un déficit de dialogue et de coordination entre les professionnels de santé. Malheureusement, ce problème de coordination des parcours des personnes atteintes de cancer risque de s’aggraver davantage dans un contexte de crise majeure de l’Hôpital en France et de désertification médicale dans certains territoires", commente Daniel Nizri, président national bénévole de la Ligue contre le cancer.
Face à ce constat, la Ligue réclame la mise en place du dispositif de "fin de traitement", prévu par les Plans cancer et la stratégie décennale 2021-2030, et d’une offre de soins de support accessible financièrement et géographiquement à tous ceux qui en ont besoin.
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