Les patients psychiatriques sont exposés à un surrisque de diabète de type 2

28/03/2022 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie
Les pathologies psychiatriques sont fréquentes. Ainsi, la prévalence, tout au long de la vie, de survenue d’une pathologie psychiatrique est estimée à 29 % dans la population mondiale.

Les sujets ayant un trouble psychiatrique n’ont pas seulement une altération de la qualité de vie mais aussi une augmentation du risque de multi-morbidités et une réduction de l’espérance de vie de 15 ans environ. Si l’incidence du diabète de type 2 chez des patients psychiatriques a déjà été étudiée, le plus souvent, ces études se sont intéressées à des maladies psychiatriques spécifiques ou à des échantillons sélectionnés. Ceci a donc poussé une équipe d’épidémiologistes danois à mener une étude en population afin de déterminer ces associations dans des échantillons représentatifs. L’étude a été menée au niveau national sur les registres danois auprès d’environ 5 millions d’adultes vivant au Danemark, entre 1995 et 2018, sans diabète connu initialement. Au total, 334 739 sujets ont développé un diabète de type 2 au cours du suivi. Pour toutes les catégories de maladies psychiatriques (10 grands cadres de pathologies psychiatriques), ils ont retrouvé une augmentation des taux d’incidence ajustée à l’âge chez les individus ayant une pathologie psychiatrique en comparaison de ceux qui n’en n’ont pas. Ainsi, le taux relatif d’incidence chez les hommes est de 1.47 (IC 95 % = 1.45 – 1.5) et, chez les femmes, de 1.65 (1.62 – 1.68). Lorsqu’étaient étudiées les catégories d’âge, la différence la plus importante était trouvée dans les populations les plus jeunes (< 50 ans). En conclusion, le taux d’incidence du diabète de type 2 est supérieur chez les patients ayant une maladie psychiatrique en comparaison des sujets n’en ayant pas, surtout chez les sujets les plus jeunes. Une moins bonne hygiène de vie, en particulier sur le plan diététique, une consommation augmentée de viande transformée et de boissons sucrées et une diminution de la prise de céréales entières, ainsi que l’inactivité physique et le tabagisme et bien sûr l’utilisation de médicaments psychotropes sont les facteurs de risque bien connus de développement d’un diabète de type 2. Il est donc indispensable de mettre en place des études de prévention et de détection précoce du diabète de type 2 dans ces groupes.

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Michel Lemariey-Barraud

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