Améliorer le dépistage et la prise en charge des surdités virales

05/11/2021 Par Sylvie Coito
ORL
La SFORL vient de publier de nouvelles recommandations sur "la démarche diagnostique et thérapeutique des infections virales en ORL". Parmi les pathologies de l’oreille, un focus est fait sur la conduite à tenir en cas de surdité, qu’elle survienne chez le nouveau-né ou chez l’adulte.   

Le cytomegalovirus (CMV) et la rubéole sont les deux virus responsables de surdité congénitale. L'impact de la rubéole est plutôt faible, la couverture vaccinale permettant d'éliminer cette étiologie la plupart du temps. En revanche, pas de vaccination contre le CMV et jusqu'à présent il n’existe pas de recommandations de la Société française de gynécologie et d’obstétrique dans le suivi de la femme enceinte. Pourtant, « le cytomégalovirus est fréquent et constitue la première cause de surdité non génétique et d’atteinte vestibulaire », a rappelé le Pr Natacha Tessier (Paris). Dans ses recommandations sur le diagnostic et traitement des infections virales en ORL, la SFORL a donc abordé cette pathologie. 

Sur le plan diagnostique, une sérologie négative à la naissance innocentera le virus, seule la positivité dans les 3 premières semaines aura de la valeur mais reste à définir si l’infection est congénitale ou post-natale. Il est possible de rechercher le virus dans les urines, le sang, la salive ainsi que par le test de Guthrie. 

Le dépistage systématique est à encourager au plus tôt au cours de la grossesse. Le Pr Tessier a insisté sur le fait que « le dépistage néonatal est intéressant mais insuffisant car il ne permet pas de déterminer le moment de l’infection. De plus, la surdité peut apparaître secondairement ». La SFORL recommande l'organisation par les pouvoirs publics d'un dépistage systématique du CMV au cours de la grossesse afin d’accompagner au mieux la prise en charge des enfants à la naissance. 

Enfin, sur le plan préventif, il est indispensable d’informer les futurs parents sur les mesures d'hygiène pour éviter une infection à CMV.  

 

Surdités brusques : penser au VIH 

Concernant les surdités chez l’adulte, le Dr Eric Truy (Lyon), a expliqué que « dans 2/3 des cas de surdité brusque, on ne retrouve pas d’étiologies et les causes virales sont responsables de 12,8 % des surdités brusques ». Cependant il n'y a pas d’impact des résultats des sérologies virales sur l'évolution de la surdité, ni de modification de la prise en charge, il n'y a donc pas lieu d'effectuer des sérologies virales systématiques. Une exception cependant : le VIH. Le risque de surdité est multiplié par 2,1 chez les patients VIH positifs. Le Dr Truy a donc expliqué que « même si la surdité est exceptionnellement révélatrice de HIV, la prise en charge sera impactée, ce qui justifie une sérologie VIH en cas de surdité brusque ». 

Enfin, il n'est pas recommandé d'adjoindre un traitement anti-viral que ce soit l'aciclivir ou le valaciclovir à la prednisone en cas de surdité brusque idiopathique.  

Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?

Stéphanie Beaujouan

Stéphanie Beaujouan

Non

Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus

4 débatteurs en ligne4 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Enquête Hôpital
Pourquoi le statut de PU-PH ne fait plus rêver les médecins
14/11/2024
9
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
0
Concours pluripro
CPTS
Les CPTS, un "échec" à 1,5 milliard d'euros, calcule un syndicat de médecins dans un rapport à charge
27/11/2024
12
Podcast Histoire
"Elle aurait fait marcher un régiment" : écoutez l’histoire de Nicole Girard-Mangin, seule médecin française...
11/11/2024
0
Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Portrait
"On a parfois l’impression d’être moins écoutés que les étudiants en médecine" : les confidences du Doyen des...
23/10/2024
6