Angines : pas assez de Trod réalisés en 2021

05/11/2021 Par Sylvie Coito
ORL
Le traitement des angines reste encore trop souvent basé sur une antibiothérapie non justifiée et les tests rapides sont insuffisamment pratiqués. La possibilité récente de réaliser les Trod en pharmacie pourrait décharger les médecins et améliorer la prise en charge des angines virales. Ce sujet a été abordé lors du récent congrès de la Société Française d’ORL (2-3 octobre 2021). 


Quoi de plus banal que les angines comme motif de consultation ? En effet, les angines représentent 10 à 12 millions de consultations en France par an. Cependant, une étude datant de 2017 a montré que seulement 40 % des médecins généralistes ont commandé des kits de Trod angine, et qu’encore plus de 50 % des angines aiguës sont traitées par antibiotiques avec un non-respect des guidelines. Le Dr Cindy Colombé (Grenoble) a rappelé que "l'étiologie virale est majoritaire tous âges confondus et chez les enfants de moins de 3 ans, l'étiologie est exclusivement virale." Le spectre des complications potentiellement graves du Streptocoques bêta-hémolytiques du groupe A incitent à des traitements antibiotiques souvent non nécessaires. Certes, il n'est pas toujours facile de différencier cliniquement une étiologie virale d’une infection bactérienne. Les scores comme celui de Centor ou plus habituellement en France, celui de Mc Isaac prenant en compte la fièvre > 38°C, un exsudat sur les amygdales, des adénopathies antérieures, l’absence de toux et un critère négatif, l’âge > 45 sont utiles. La valeur prédictive positive et négative de ce score étant insuffisante, un Trod doit être réalisé en cas de valeur ≥ 2. Pour le Dr Colombé, "le TROD ne prend que 5 minutes, est gratuit, il ne faut pas hésiter à l'utiliser. De plus, depuis juillet 2021, les pharmaciens peuvent le réaliser chez les patients avec ordonnance mais également chez ceux qui viennent spontanément. Si le test est négatif, les pharmaciens conseilleront un traitement symptomatique à base de paracétamol. Dans le cas contraire, ils orienteront le patient vers son médecin généraliste." Un traitement symptomatique reste suffisant en cas d'infections virales. Une nouveauté : les AINS qui étaient déconseillés car potentiellement impliqués dans l'apparition de phlegmons, semblent finalement être écartés de cette complication. Il est donc possible d'associer des AINS à type d'ibuprofène au paracétamol en cas de douleur persistante. Le Dr Colombé rappelle que "le traitement doit être adapté et l'antibiothérapie prescrite de façon raisonnée". Elle a rappelé aussi que le gonocoque, responsable également d’angines, a une sensibilité diminuée aux pénicillines. Il faut de plus se méfier d'épidémies potentielles à venir, notamment à diphtérie qui bien qu'exceptionnelle actuellement en France du fait de la vaccination, pourrait réémerger en raison d'une baisse de la couverture vaccinale et de l'absence de protection chez les migrants.

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