Dupixent®, la première biothérapie dans la polypose naso-sinusienne sévère

28/07/2021 Par Dr Alain Trébucq
Médicaments
Environ 1% de la population française souffre de polypose naso-sinusienne (PNS). Une rhinorrhée chronique, antérieure ou postérieure, avec obstruction nasale, éternuements et pesanteurs ou algies de la face, sont les premiers symptômes qui orientent vers ce diagnostic, conforté par l’anosmie, elle-même responsable d’une agueusie. C’est l’examen des deux fosses nasales par un ORL qui permettra de poser formellement le diagnostic en mettant en évidence des polypes visibles dans les deux fosses nasales.
 

Le traitement de première intention de la PNS repose sur le lavage des fosses nasales à l’aide d’une solution saline et sur les corticostéroïdes administrés par voie nasale. Mais ce traitement ne suffit pas toujours, notamment dans les formes les plus sévères qui altèrent profondément la qualité de vie. Les témoignages de patients sont à cet égard particulièrement parlants : « je n’ai plus plaisir à cuisiner, à manger », « je ne connais même pas l’odeur de mon bébé », « j’ai dû laisser tomber le sport », « je dors mal et mon sommeil n’est pas réparateur », etc. Dans ces formes plus sévères, l’intrication entre PNS et asthme est fréquente, près de 50% des patients ayant une PNS souffrant également d’asthme plus ou moins sévère. La chirurgie peut être indiquée en cas de PNS sévère résistante à un traitement médical bien conduit. Mais certains patients rejettent cette option tandis que d’autres voient leur PNS récidiver après la chirurgie, dans un délai très variable pouvant aller de quelques mois à quelques années. Ces patients étaient alors dans une impasse thérapeutique, la corticothérapie par voie systémique, dotée de bons résultats, n’étant envisageable que pour des cures courtes en raison de ses complications. C’est pourquoi l’arrivée de la première biothérapie indiquée dans les formes sévères de PNS est saluée par les spécialistes comme une innovation majeure.

Le dupilumab (Dupixent®, Sanofi Genzyme), qui inhibe les voies de signalisation des interleukines 4 et 13, fortement impliquées dans la PNS, peut désormais être prescrit, en traitement additionnel aux corticostéroïdes par voie nasale, dans les formes sévères de PNS de l’adulte, insuffisamment contrôlées par le traitement médical et chirurgical. Cette biothérapie a démontré son efficacité sur la réduction de la taille des polypes nasaux, sur la diminution de la congestion nasale, sur la récupération de l’odorat, sur la réduction du recours aux corticoïdes locaux. Dupixent® est un médicament d’exception soumis à une prescription initiale hospitalière, celle-ci, comme son renouvellement, étant réservée aux spécialistes ORL.

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Michel Lemariey-Barraud

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