Au cours de la grossesse, les besoins en iode augmentent significativement, passant de 150 µg par jour chez la femme non enceinte à 250 µg par jour du fait d’une augmentation de la synthèse des hormones thyroïdiennes, du transfert de l’iode vers le fœtus et de l’augmentation de l’excrétion de l’iode dans les urines. Un apport insuffisant d’iode pendant la grossesse risque donc d’entraîner un trouble de la synthèse des hormones thyroïdiennes, un retard de croissance ultérieur et des dégâts cérébraux chez l’enfant. Or, dans la plupart des pays, les femmes enceintes ont un apport insuffisant en iode et certains pays ont donc recommandé une prise systématique d’iode pendant la grossesse. Dans une revue systématique avec méta-analyses, les études ayant analysé les effets de la supplémentation en iode au cours de la grossesse ont été évaluées. Quatorze études ont été analysées dans cette revue systématique dont cinq ont été incluses dans la méta-analyse. Si les données sur les paramètres thyroïdiens ne permettent pas de conclure, on dispose en revanche d’arguments plus forts pour montrer que la supplémentation en iode pourrait prévenir l’augmentation de la concentration de thyroglobuline au cours de la grossesse. Dans la méta-analyse, il n’y a pas de différence en termes de poids (-0.11 ; IC 95 % -0.23 à +0.01), de taille (-0.06 ; -0.21 à +0.09) ou de périmètre crânien (+0.26 ; -0.35 à +0.88) à la naissance, ni dans le développement cognitif (0.07 ; -0.07 à +0.20), du langage (+0.06 ; -0.22 à +0.35) ou le développement moteur (0.07 ; -0.06 à +0.21), au cours des 2 premières années de la vie chez les enfants quand on compare les groupes supplémentés en iode et les groupes témoins. En conclusion, la supplémentation en iode au cours de la grossesse pourrait améliorer le statut iodé de la femme enceinte et son enfant. Cependant, selon cette méta-analyse, il n’y a pas réellement d’argument pour une amélioration de la croissance ou du neuro-développement chez les enfants dont les mères ont été supplémentées en iode.
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