La glucokinase, qui transforme le glucose en glucose-6P, joue un rôle déterminant dans l’homéostasie glucidique et est considérée comme le détecteur du niveau de glucose dans l’organisme. Des anomalies de cette enzyme peuvent d’ailleurs être à l’origine de formes rares de diabètes comme des Mody. Après des études encourageantes dans le diabète de type 2, où il a permis de réduire de - 0,9 % après 6 mois le taux d’HbA1c par rapport au placebo, un programme d’essais cliniques, Simplici-T1, a été conduit avec un activateur intrahépatique de la glucokinase, le TTP399. Les premières données suggèrent que ce médicament pourrait renforcer le contrôle glycémique dans le diabète de type 1. Deux études de phase 2, conduites en double aveugle, durant 12 semaines chez 20 puis 85 diabétiques de type 1 adultes ont ainsi mis en évidence une baisse significative de - 0,7 % et de - 0,2 % du taux d’HbA1c en comparaison du placebo après administration de 800 mg de TTP 399 par jour en association à l’insulinothérapie, a rapporté le Dr Carmen Valcarce (vTv Therapeutics, High Point, États-Unis). Sous TTP399, moins de diabétiques de type 1 ont aussi eu besoin d’augmenter leurs doses d’insuline. Le médicament semble bien toléré et, à la différence d’autres activateurs de glucokinase développés antérieurement, ne semble pas avoir de toxicité hépatique ni élever les triglycérides. Il n’engendre pas d’acido-cétose et pourrait réduire le risque d’hypoglycémies.
Les diabétologues conservent aussi l’espoir de modifier le cours du diabète de type 1, maladie auto-immune, grâce à des thérapeutiques immunomodulatrices. Les anti-TNF pourraient être intéressants car on sait que cette cytokine pro-inflammatoire participe au dysfonctionnement des cellules bêta-pancréatiques et est impliquée dans le développement puis la progression du diabète de type 1. Un essai de phase 2a, Tiger, a été conduit chez 84 diabétiques de type 1 de 6 à 21 ans récemment diagnostiqués avec le golimumab. « Cet anticorps monoclonal anti-TNFα, avait été choisi car il est utilisé dès l’âge de 2 ans dans des maladies auto-immunes comme l’arthrite juvénile idiopathique », a précisé le Pr Teresa Quattrin (Université de Buffalo, États-Unis). Les résultats sont encourageants : hausse significative durant les 52 semaines de l’étude du taux de peptide C sous golimumab en comparaison du placebo (p < 0,001), moindre augmentation des doses d’insuline (0,51 contre 0,69 U/kg/j à 52 semaines, p = 0,001), tendance à la baisse du taux d’HbA1c. Par ailleurs, fait rassurant, il n’a pas été relevé d’infections sévères sous golimumab (comme sous placebo d’ailleurs).
Diabétiques, pédalez !
Une étude prospective entreprise chez 5506 diabétiques de 8 pays européens ayant participé à l’étude EPIC (European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition) confirme les bienfaits du cyclisme. Car, en cas de diabète, on réduit de 25 % son risque de décès en faisant du vélo moins d’une heure par semaine (M Ried-Larsen et coll. Righshospitalet, Copenhague, Danemark). Le bénéfice peut dépasser 40 % en cas de pratique persistante, et la mortalité cardiovasculaire est abaissée dans la même proportion.
D’après la communication de M. Ried Larsen et coll. (Copenhague, Danemark) lors du congrès digital de l’EASD, 21-25 septembre 2020.
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