Une bonne adhérence à un régime méditerranéen traditionnel constitue un profil nutritionnel idéal dont on a bien démontré qu’il était associé à une réduction de la mortalité globale, à une réduction de l’incidence des maladies cardiovasculaires non fatales, du diabète de type 2 et de ses complications à long terme ainsi que du surpoids et de l’obésité. Dans ce contexte, associer une restriction calorique à ce régime méditerranéen pourrait constituer un modèle optimal chez les sujets en surpoids ou obèses. C’est ce qui a constitué le rationnel de l’étude PREDIMED-Plus. Cependant, le défi principal en termes de faisabilité de ces grands essais randomisés comportant des interventions nutritionnelles reste l’adhérence à ces régimes. L’équipe espagnole qui a développé les études sur le régime méditerranéen a étudié l’effet d’un programme d’éducation nutritionnelle et de l’activité physique sur la qualité du régime alimentaire. Cette étude entrait dans le cadre d’une analyse intérimaire, exploratoire et préliminaire du grand essai randomisé PREDIMED-Plus. L’étude a été menée dans 23 centres de recherche clinique en Espagne auprès de 6 874 hommes et femmes âgés de 55 à 75 ans qui présentaient un syndrome métabolique sans maladie cardiovasculaire connue au moment de l’inclusion dans l’essai, entre septembre 2013 et décembre 2016. Les données ont été recueillies en mars 2019. Les participants étaient randomisés en deux groupes : groupe « intervention » qui, d’une part, encourageait un régime méditerranéen avec une restriction calorique et, d’autre part, faisait la promotion de l’activité physique grâce à un soutien comportemental (n = 3 406), et un groupe témoin qui encourageait un simple régime méditerranéen sans restriction calorique (n = 3 468). De plus, tous les participants recevaient un litre d’huile d’olive extra-vierge et 125 g de noix par mois. Le critère d’évaluation principal était le changement à 12 mois de l’adhérence au régime en fonction d’un score d’adhérence allant de 0 à 17, le score le plus élevé indiquant l’adhérence la plus élevée. Parmi les 6 874 participants randomisés, d’âge moyen 65±9 ans, dont 52 % d’hommes, 6 583, soit 96 %, ont fini l’étude de suivi à 1 an et ont été inclus dans l’analyse. Le score moyen d’adhérence au régime méditerranéen était de 8.5±2.6 au début de l’étude et de 13.2±2.7 à 12 mois dans le groupe « intervention », donnant donc une augmentation de 4.7 (IC 95 % = 4.6-4.8) alors qu’il était de 8.6± 2.7 au début de l’étude dans le groupe témoin et passait à 11.8±2.8 à 12 mois, donnant une augmentation de 2.5 (2.3-2.6). La différence entre les groupes était de 2.2 (2.1 à 2.4), p < 0.001. Cette analyse préliminaire de l’essai clinique PREDIMED-Plus qui encourage un régime méditerranéen avec restriction calorique et activité physique en comparaison de simples conseils de suivi d’un régime méditerranéen sans restriction calorique produit une amélioration de l’adhérence au régime significativement supérieure après 12 mois. Bien évidemment l’évaluation des complications cardiovasculaires à long terme est maintenant indispensable.
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