Cancers digestifs : les chirurgiens alertent sur l’augmentation des risques en cas d’obésité
Le surpoids augmente de façon majeure dans le monde, et en France, les données actuelles (Drees, Inserm), estiment à 49 % la proportion d’adultes en surcharge pondérale, dont 32 % de sujets en surpoids (IMC > 25), et près de 17 % de personnes obèses (IMC > 30). Une des conséquences, moins connue, de cette situation est l’augmentation du risque de survenue de cancers digestifs (œsophage, vésicule biliaire, foie, colorectal pancréas et estomac) dans cette population. Les risques sont pourtant majeurs (jusqu’à + 109% pour le cancer du foie). Ils surviennent même chez les jeunes : les jeunes adultes obèses ont trois fois plus de risques de développer un cancer par rapport à la population obèse plus âgée. Enfin, ils sont généralement proportionnels au surpoids. À cela, plusieurs raisons physiopathologiques. "L’augmentation de la sécrétion insulinique et l’état inflammatoire chronique générés par l’obésité agissent comme facteurs multiplicateurs des cancers digestifs car ils favorisent la prolifération cellulaire", explique l’AFC. En outre, l’insulinorésistance favorise la saturation en cholestérol de la bile, source de lithiases ; ce qui constitue un facteur de risque de cancer des voies biliaires. Enfin, l’augmentation de la pression intra abdominale entraine un RGO, qui accroit le risque de cancers de l’œsophage et de l’estomac. Plus précisément, pour le cancer de l’œsophage, chaque augmentation d’unité d’IMC accroit le risque de 11%. Et pour celui de l’estomac, les études montrent une augmentation significative avec + 21 % de risque chez les personnes en surpoids (+ 36 % chez les sujets obèses).
Pour le cancer du pancréas, on observe une hausse du risque d’incidence de +10 % pour 5 unités d’IMC au-dessus de 25, avec une augmentation plus marquée pour un IMC à 30 et à 35. Le cancer colorectal présente aussi une augmentation du risque de 2 % avec chaque unité d’IMC supplémentaire, avec globalement un risque accru de +33 % en cas d’obésité (plus important chez les hommes : 46 % contre 15%). L’augmentation du risque de cancer hépatique est par ailleurs exponentielle chez le sujets obèses (+109), et reste significative en cas de surpoids (+13%). Enfin, le risque de cancer de la vésicule biliaire est de +23 % pour une augmentation de l’IMC de 5 kg/m², moins marquée chez les hommes (16 %) que chez les femmes (29%). Le Pr Patrick Pessaux (Strasbourg) et Président de l’AFC conclut : "L’AFC se doit de prendre part au grand défi de santé publique qui touche notre discipline. Pour ne prendre l’exemple que du cancer colorectal, 70 % sont évitables et guérissables quand ils sont détectés tôt : son dépistage est fondamental."
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