Xeljanz : un risque d’embolie pulmonaire très augmenté à fortes doses

22/03/2019 Par Marielle Ammouche
Rhumatologie

L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) attire la vigilance des professionnels de santé sur l’utilisation du tofacitinib (Xeljanz, laboratoire Pfizer). Elle vient en effet d’être informée, par l’Agence européenne du médicament (EMA) d’un possible risque augmenté d’embolie pulmonaire et de décès chez les patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde, traités par des doses élevées de ce produit.

Xeljanz est indiqué, en particulier, dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde active, modérée à sévère, en association avec le méthotrexate (MTX), chez les sujets ayant une réponse inadéquate ou une intolérance à un ou plusieurs traitements de fond standards. Il est alors utilisé à la dose de 5 mg, 2 fois par jour. Il peut aussi être prescrit en monothérapie en cas d'intolérance ou de réponse inadaptée au MTX. Il est aussi utilisé dans le rhumatisme psoriasique. Ce médicament, comme tout médicament récent, fait l’objet d’une surveillance particulière. Or un essai clinique sur l'innocuité du tofacitinib, réalisé par le laboratoire Pfizer à la demande des autorités sanitaires américaines, a mis en évidence une augmentation du risque d'embolie pulmonaire et de décès chez des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde âgés d'au moins 50 ans, présentant au moins un facteur de risque cardiovasculaire et traités par Xeljanz à des doses doublées (10mg, deux fois par jour). Ainsi, comparé à un anti TNF, le risque d’embolie pulmonaire était multiplié par 5. La mortalité toutes causes était aussi augmentée. Une analyse approfondie des résultats de cet essai est en cours au niveau européen. Mais dans l’attente, l'ANSM demande aux professionnels de santé et aux patients de bien respecter la dose de 5mg deux fois par jour autorisée dans cette indication.  Et les patients sont invités à ne pas arrêter ou modifier le dosage de leur traitement sans avis de leur médecin. Le tofacitinib possède aussi une autorisation de mise sur le marché pour le traitement de la rectocolite hémorragique (non pris en charge par l’assurance maladie). L'ANSM rappelle que dans cette indication de gastroentérologie, le tofacitinib est administré à la dose de 10 mg deux fois par jour pendant les 8 premières semaines de traitement. Au-delà de cette période, la dose d'entretien est de 5 mg deux fois par jour.
 

Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?

M A G

M A G

Non

Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus

0 commentaire
3 débatteurs en ligne3 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Enquête
Soirées d'intégration en médecine : le bizutage a-t-il vraiment disparu ?
02/10/2024
2
Concours pluripro
Maisons de santé
Objectif 4000 maisons de santé : les enjeux des prochaines négociations conventionnelles
07/11/2024
2
Podcast Histoire
"Elle aurait fait marcher un régiment" : écoutez l’histoire de Nicole Girard-Mangin, seule médecin française...
11/11/2024
0
Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Portrait
"On a parfois l’impression d’être moins écoutés que les étudiants en médecine" : les confidences du Doyen des...
23/10/2024
5
La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
2