Des effets précoces favorables sur l’évolution des complications ultérieures ont été également retrouvés dans l’étude du DCCT chez les diabétiques de type 1. Ces effets persistants ont été appelés "mémoire métabolique". Ils suggèrent que le contrôle glycémique précoce est important pour la prévention des complications ultérieures du diabète. Cette mémoire métabolique, bien démontrée dans les essais cliniques prospectifs, existe-t-elle dans les populations tout venant de la "vraie vie" ? L’étude de cohorte, The Diabetes and Aging Study permet de répondre à la question. Il s’agit d’une étude de cohorte de patients diabétiques de type 2, de diagnostic récent, pris en charge dès le diagnostic de diabète et suivis pendant au moins 10 ans (1997-2013 pour le diagnostic, suivi moyen de 13 années). L’étude a porté sur 34 737 sujets et a examiné les associations entre l’hémoglobine glyquée < 6.5 %, l’hémoglobine glyquée entre 6.5 et 7 %, entre 7 et 8 %, entre 8 et 9 % et ≥ 9 % pour différentes périodes d’exposition précoce (0 à 1 an, 0 à 2 ans, 0 à 3 ans, 0 à 4 ans, 0 à 5 ans, 0 à 6 ans, 0 à 7 ans) et l’incidence des complications microvasculaires et macrovasculaires et du décès. En comparaison avec une hémoglobine glyquée < 6.5 % pour la période d’exposition de 0 à 1 an, une hémoglobine glyquée ≥ 6.5 % est associée à une augmentation des événements micro et macrovasculaires. Par exemple, pour une hémoglobine glyquée entre 6.5 et 7 %, le hazard ratio, pour les complications microvasculaires, est de 1.2 (IC 95 % = 1.06 à 1.36). De même, une hémoglobine glyquée ≥ 7 % est associée à une augmentation de la mortalité. Par exemple, pour une hémoglobine glyquée de 7 à 8 %, le hazard ratio est de 1.29 (1.10 à 1.50). Des périodes d’exposition plus longues à des hémoglobines glyquées ≥ 8 % sont associées à une augmentation des événements microvasculaires et du risque de mortalité. En conclusion, chez des patients dont le diabète de type 2 a été récemment diagnostiqué et qui ont été suivis pendant 10 ans, une hémoglobine glyquée ≥ 6.5 % pendant la première année après le diagnostic est associée à un moins bon pronostic en termes de complications. Un traitement immédiat, intensif, dans les cas de diabète de type 2 récemment diagnostiqué, pourrait donc être beaucoup plus important qu'on ne le pense pour éviter le risque à long terme de complications diabétiques et de mortalité et inciter à une moindre inertie thérapeutique !
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