On savait déjà que cette molécule présentait ce type d’effets indésirables. En effet, en 2013, une évaluation européenne avait confirmé ce risque (infarctus du myocarde ou accident vasculaire cérébral) pour l’ensemble des Ains non sélectifs, avec une incidence plus élevée avec le diclofénac qu’avec les autres molécules. Et si son rapport bénéfice/risque était resté favorable, le diclofénac était désormais contre-indiqué chez les patients atteints d’insuffisance cardiaque congestive avérée, de cardiopathie ischémique, d’artériopathie périphérique et/ou de maladie vasculaire cérébrale. Dans ce contexte, des chercheurs ont réalisé une vaste étude portant sur 6,3 millions d'adultes vivant au Danemark, entre 1996 et 2016, et ayant un faible risque cardiovasculaire à l’inclusion. Parmi eux, 1,3 million de personnes avaient initié un traitement par diclofénac. Ils ont été comparés à 3,8 millions de personnes ayant consommé de l'ibuprofène, 290 000 du naproxène, 760 000 du paracétamol et 1,3 million de témoins sans traitement. Les analyses ont montré que, 30 jours après le début du traitement, le risque d'événement cardiovasculaire (FA, flutter, AVC ischémique, infarctus du myocarde, insuffisance cardiaque, décès cardiovasculaire) sous diclofénac était augmenté de 50% par rapport aux témoins, de 20% par rapport au paracétamol ou à l'ibuprofène, et de 30% par rapport au naproxène. Le risque sous diclofénac était augmenté de 90% pour l’infarctus du myocarde, de 70% pour les décès et l’insuffisance cardiaque, et de 60% pour les AVC, comparé aux non utilisateurs ; et ce quelles que soient les doses utilisées. En outre, le risque d’hémorragie gastro-intestinales à 30 jours était multiplié par 4,5, par rapport aux témoins, et par 2,5 par rapport aux sujets sous ibuprofène ou paracétamol. Il était similaire au naproxène.
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