La durée de l’allaitement aurait un effet protecteur faible sur la survenue d’un diabète plus tard dans la vie mais ces données ne reposent que sur des études faites chez des femmes âgées qui avaient à se souvenir de la durée de l’allaitement et donc sont soumises à un certain nombre de biais. Afin de mieux évaluer la relation entre la lactation et la progression du diabète à partir de données mesurées avant et après la grossesse et tenant compte des mesures cardio-métaboliques précédant la grossesse, du diabète gestationnel et des conditions de vie, une étude multicentrique américaine prospective a été utilisée pour évaluer le lien entre durée de l’allaitement et la survenue d’un diabète. L’étude portait sur 1238 femmes de l’étude CARDIA (Coronary Artery Risk Development in Young Adults) qui avaient entre 18 et 30 ans, qui n’avaient pas de diabète au début de l’étude en 1985-86 et qui ont eu au moins une naissance après le début de l’étude. Quatre catégories de durée de l’allaitement ont été faites : pas d’allaitement, un allaitement durant 0 à 6 mois, un allaitement durant 6 à 12 mois et un allaitement de plus de 12 mois. Sur les 1 238 femmes incluses dans cette analyse, d’âge moyen 24.2 ± 3.7 ans dont 615 femmes noires, 182 cas de diabète sont survenus au cours de 27 598 personnes/année (le suivi a été fait au cours des 30 années suivant l’inclusion avec jusqu’à 7 dépistages du diabète au cours de la période de suivi). Le taux d’incidence est de 6.6 cas pour 1000 personnes/année (IC 95 % = 5.6-7.6). Chez les femmes ayant eu un diabète gestationnel, le taux d’incidence était de 18 (13.2-22.8) pour 1000 personnes/année et chez les femmes qui n’avaient pas eu de diabète gestationnel, il était de 5.1 (4.2-6) pour 1000 personnes/année (p < 0.001). La durée de l’allaitement est associée de manière forte et graduelle avec l’incidence du diabète : le risque relatif, en comparaison de l’absence d’allaitement, est de 0.75 (0.51-1.09) quand l’allaitement a duré de 0 à 6 mois, de 0.52 (0.31-0.87) quand l’allaitement a duré de 6 à 12 mois et de 0.53 (0.29-0.98) lorsque l’allaitement a duré plus de 12 mois. Il n’y avait pas d’effet de l’origine ethnique, de l’existence d’un diabète gestationnel ou de la parité. Cette étude prouve donc que la durée de l’allaitement est associée de manière indépendante à une réduction de l’incidence du diabète. Les mécanismes restent bien mystérieux !
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