L’apport du dosage du PSA dans le dépistage précoce du cancer de la prostate reste largement controversé.
Une étude publiée dans le JAMA apporte de nouveaux éléments dans le débat, en montrant qu’un screening par un dosage unique du PSA, chez des hommes âgés de 50 à 69 ans, parfaitement asymptomatiques, n’apporte aucun bénéfice sur la mortalité imputable à un cancer de la prostate quand ce dosage unique est comparé à l’absence de dépistage spécifique. Il s’agit d’un essai randomisé comparant une large population (n = 415.357) d’hommes âgés de 50 à 69 ans dont les uns ont bénéficié d’un screening par dosage unique du PSA (n = 189.386), les autres, pris comme témoins (n = 219.439), n’ayant pas de dosage de ce type. Tous ces patients étaient suivis dans des unités de soins primaires (n = 573) au Royaume-Uni. La période d’inclusion et de randomisation des patients allaient de 2001 à 2009, le suivi prenant fin pour tous le 31 mars 2016 (suivi moyen de 10 années).
Dans le groupe screené, la proportion d’hommes chez lesquels un cancer de la prostate a été diagnostiqué était plus élevée (4.3%, soit 8054 cas) que dans le groupe contrôle (3.6%, soit 7853 cas). En revanche, après un suivi moyen de 10 années, il n’y avait pas de différence entre les deux groupes en termes de mortalité par cancer de la prostate, avec respectivement 0.30 et 0.31 pour 1000 personne-années. La différence la plus notable entre les deux groupes était la proportion de cancers détectés dont le score de Gleason était inférieur ou égal à 6 : 1.7% dans le groupe screené (n = 3263) versus 1.1% (n = 2440) dans le groupe témoin. Pour les auteurs, la période de suivi mérite d’être prolongée avant de conclure de manière plus définitive mais ces résultats ne sont pas, pour l’heure, en faveur d’un dépistage de masse réalisé par un dosage unique du taux de PSA dès lors qu’aucune symptomatologie n’oriente vers une pathologie prostatique.
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