Premier laboratoire français indépendant, le groupe Servier a clos un exercice 2016-2017 en nette croissance, de 7.1%, à 4.15 milliards d’euros de chiffre d’affaires, porté par l’international et les nouvelles activités, notamment en oncologie.
Si garder un ancrage industriel majeur en France reste un engagement fort du groupe Servier, ce qui lui permet de contribuer à hauteur de 47.3% à l’excédent de la balance commerciale du pays en pharmacie et chimie fine, soit 1.51 milliard d’euros, son essor se fait principalement à l’international, le chiffre d’affaires des produits princeps se réalisant à 93% hors de France. Chaque jour, ce sont 94 millions de patients qui sont traités par un produit Servier, qu’il s’agisse d’un produit princeps ou d’un générique. Mais parmi le Top 5 des pays contributeurs au chiffre d’affaires des produits princeps, la France n’est plus qu’en 4e position, derrière la Chine, la Russie et le Canada, et le seul pays où ce chiffre d’affaires recule, à -6%, alors que le nombre de boîtes vendues continue d’y croître. Si Servier mise sur l’innovation, avec un pipeline de 30 candidats-médicaments actuellement en développement, dont 11 anticancéreux, le groupe français reste également porté par l’activité génériques, représentant 30% du chiffre d’affaires du groupe, à 1.2 milliard d’euros, réalisé pour l’essentiel (712 millions) en France sous la marque Biogaran. Quant à la performance économique, elle se situe à 10% pour le résultat opérationnel (435 millions d’euros pour 291 millions de résultat net). Lors de la présentation des résultats du groupe Servier, son Président, Olivier Laureau, a insisté sur l’importance de l’investissement en R&D, permis grâce au statut du groupe, à savoir une fondation. L’absence d’actionnaire signifie en effet pas de dividendes à verser si bien que la totalité du résultat est réinvesti pour assurer l’avenir du groupe. Ces investissements se portent aussi bien sur la R&D interne, avec en particulier la création du futur centre de recherche Servier à Paris-Saclay, que sur les partenariats industriels, notamment avec des biotechs, (11 nouveaux partenariats dont 4 en oncologie), les partenariats académiques comme celui récemment signé avec Harvard, aux Etats-Unis, ou la création d’une direction e-santé dont la mission est de favoriser l’émergence de solutions digitales facilitant la prise en charge des patients. Déjà très implanté à l’international, Servier est encore peu présent aux Etats-Unis, premier marché pharmaceutique mondial. C’est l’une des ambitions d’Olivier Laureau que d’y implanter le groupe qu’il dirige ; symbole de cette ambition, l’ouverture récente de la première implantation Servier BioInnovation à Boston, qui sera suivie d’une autre à San Francisco puis en Australie et en Chine, dessinant le futur réseau dont la mission sera de renforcer la visibilité du groupe Servier, attirer les talents, établir des partenariats de recherche et de développement à travers une représentation dédiée dans les meilleurs centres d’innovation mondiaux. Visant un chiffre d’affaires de 5 milliards en 2021, grâce à l’international et le développement de l‘activité en oncologie, Olivier Laureau reste, comme l’ensemble de ses collègues, préoccupé par la situation en France où, au cours de la dernière décennie, la politique du médicament a été dominée par une logique purement budgétaire sous forme de baisses de prix et déremboursements. Le projet de loi de financement de la sécurité sociale 2019 pourrait permettre d’inverser enfin la tendance, avec plusieurs priorités attendues : une politique budgétaire établie sur le long terme afin de donner de la visibilité aux industriels, une politique permettant de refaire de la France une terre d’accueil pour la recherche et l’innovation, une politique, enfin, justifiant de conserver les sites de production en France.
Le groupe Servier annonce l’arrivée imminente de Lode Dewulf en qualité de Chief Patient Officer, directement rattaché à Olivier Laureau. Sa mission sera de coordonner l’ensemble des relations du groupe Servier avec les associations de patients. Lode Dewulf a été le premier à occuper la fonction de Chief Patient Officer dans le secteur pharmaceutique, c’était en 2012 au sein du groupe belge UCB.
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