Les aliments industriels à risque de cancer

17/02/2018 Par Marielle Ammouche
Nutrition

Les aliments ultra-transformés ont connu un essor majeur ces dernières décennies, et constituent actuellement plus de la moitié des apports énergétiques dans de nombreux pays occidentaux.

Ils se caractérisent souvent par une qualité nutritionnelle plus faible, mais aussi par la présence d'additifs alimentaires, de composés néoformés et de composés provenant des emballages et autres matériaux de contact. Il s’agit, par exemple, des pains et brioches industriels, des barres chocolatées, des biscuits apéritifs, des sodas et boissons sucrées aromatisées, des nuggets de volaille et de poisson, des soupes instantanées, des plats cuisinés congelés ou prêts à consommer, et de tous produits transformés avec ajout de conservateurs autre que le sel (nitrites par exemple), etc. De précédentes données ont mis en évidence un lien entre ces produits ultra-transformés et les dyslipidémies, le surpoids, l’obésité, et l’hypertension artérielle. Cependant, aucune étude jusqu’à présent, ne s’était réellement penchée sur le risque de cancer. C’est pourquoi des chercheurs de l’Inserm, de l'Inra et de l’Université Paris 13 ont mené une étude sur 104 980 sujets issus de la cohorte française NutriNet-Santé. Les participants devaient détailler les aliments consommés, qui étaient ensuite classés en fonction de leur degré de transformation (4 groupes : de peu ou pas transformés, à ultra-transformés). Au cours du suivi (8 ans), 2 228 cas de cancers ont été diagnostiqués et validés. Les analyses ont alors mis en évidence qu’une augmentation de 10% de la proportion d'aliments ultra-transformés dans le régime alimentaire était associée à une augmentation de plus de 10% des risques de développer un cancer au global et un cancer du sein en particulier. Les résultats restaient significatifs après prise en compte d’un grand nombre de facteurs sociodémographiques et liés au mode de vie, et également en tenant compte de la qualité nutritionnelle de l'alimentation. "Ceci suggère que la moins bonne qualité nutritionnelle globale des aliments ultra-transformés ne serait pas le seul facteur impliqué dans cette relation" souligne l’Inserm. Certains composés, en particulier, pourraient intervenir : additifs, substances formées lors des process industriels, matériaux au contact des aliments, etc. Ainsi, pour poursuivre ces travaux, l’équipe de recherche lance actuellement un nouveau programme sur les additifs alimentaires. Enfin, l’Inserm précise que ces résultats ne sont qu’une première piste d’investigation dans ce domaine et "doivent être confirmés dans d’autres populations d’étude".    

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