La fécondation in vitro, qui date maintenant de 40 ans, a initialement été réalisée avec un transfert d’embryons frais. Dans les premières décennies de la fécondation in vitro, l’utilisation de l’hyperstimulation ovarienne permettait le développement et le transfert de multiples embryons. Une congélation des embryons a donc été réalisée permettant un transfert ultérieur si les embryons frais ne permettaient pas le démarrage d’une grossesse. Dans une étude randomisée multicentrique impliquant des femmes infertiles avec un syndrome des ovaires polykystiques qui avaient eu une fécondation in vitro en Chine, les naissances vivantes étaient plus fréquentes chez les femmes ayant reçu un embryon frais en comparaison de celles qui avaient reçu un embryon congelé.
Deux études sortent dans le dernier numéro du N Engl J Med analysant les résultats du transfert d’embryons frais ou congelés chez les femmes ayant une ovulation spontanée et n’ayant pas de syndrome des ovaires polykystiques. Dans la première étude, menée au Vietnam chez 782 femmes infertiles n’ayant pas de syndrome des ovaires polykystiques et qui ont eu une 1ère ou 2nde fécondation in vitro, une grossesse a démarré chez 142 des 391 femmes (36.3 %) du groupe « transfert d’embryons congelés » et chez 135 des 391 (34.5 %) femmes du groupe « transfert d’embryons frais ». Le rapport de risque est de 1.05 ; IC 95 % = 0.87 à 1.27, p = 0.65. Les taux de naissances vivantes après le 1er transfert étaient de 33.8 % dans le groupe « embryons congelés » et de 31.5 % dans le groupe « embryons frais » (rapport de risque = 1.07 ; 0.88-1.31). Dans la seconde étude, menée en Chine, multicentrique, randomisée également, 2 157 femmes ont, de même, été randomisées à l’occasion de leur premier cycle de fécondation in vitro pour un transfert soit d’embryons congelés, soit d’embryons frais. Le taux de naissances vivantes n’était pas significativement différent entre les deux groupes (48.7 des 50.2 % ; risque relatif = 0.97 ; IC 95 % = 0.89 à 1.06, p = 0.5). Il n’y avait pas non plus de différence entre les groupes en termes de taux d’implantation, de grossesses cliniques, de fausses couches ou de grossesses en cours. Le transfert d’embryons congelés était accompagné d’un risque inférieur de syndrome d’hyperstimulation ovarienne en comparaison du transfert d’embryons frais (0.6 versus 2 % ; risque relatif = 0.32 ; 0.94 à 0.74, p = 0.005). Les risques de complications obstétricales néonatales étaient identiques entre les deux groupes. En conclusion, les résultats d’une fécondation in vitro avec transfert d’un embryon frais ou d’un embryon congelé sont identiques chez les femmes qui n’ont pas de syndrome des ovaires polykystiques, qui ovulent normalement et dont la cause d’infertilité est donc soit un problème tubaire, soit une infertilité masculine nécessitant une injection intra-cytoplasmique de spermatozoïdes.
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