La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, vient d’acter la décision de dérembourser tous les traitements à base d’acide hyaluronique injectable dans l’arthrose du genou à partir du 1er décembre 2017. L’Association française de lutte anti-rhumatismale (Aflar) et le Collège français des médecins rhumatologues (CFMR) s’élèvent contre cette décision qui, selon elles, va à l’encontre des récentes études qui attestent de l’efficacité de ces traitements.
Encore une fois, l’Aflar proteste. Encore une fois, l’arsenal thérapeutique de l’arthrose du genou à la disposition des rhumatologues se réduit. Agnès Buzyn vient en effet d’acter la décision de dérembourser tous les traitements à base d’acide hyaluronique injectable dans l’arthrose du genou à partir du 1er décembre 2017. Cette décision prise par le ministère de la Santé va à l’encontre des récentes études qui attestent de l’efficacité de ces traitements. L’Aflar, représentée par son président, le Dr Laurent Grange, et le CFMR, représenté par son président, le Dr Pierre Monod, "s’élèvent contre cette décision et décident de continuer le combat pour qu’elle soit réévaluée". L’Aflar et le CFMR estiment que ce déremboursement "est médicalement et scientifiquement injustifié, médico-économiquement contre-productif, et socialement inéquitable". Ils demandent à la ministre "la remise à plat et le ré-examen serein de ce dossier". Le déremboursement des solutions à base d’acide hyaluronique avait été annoncé à compter du 1er juin 2017 au Journal Officiel du 28 mars 2017. Le service rendu avait été jugé insuffisant par la Commission nationale d’évaluation des dispositifs médicaux et des technologies de santé (CNEDiMTS). Pourtant, de nouveaux arguments scientifiques, portés par plusieurs publications récentes, soulignent l’efficacité et la bonne tolérance de ce traitement par rapport aux autres utilisés dans l’arthrose du genou. Pour l’Aflar et le CFMR, "ces données justifient le maintien d’un remboursement pour un traitement dont l’effet certes modéré, est bien réel et qui reste celui qui offre le meilleur rapport bénéfice-risque parmi les différentes options pharmacologiques dans cette maladie : supérieur à celui des antalgiques et à celui des anti-inflammatoires". Selon le communiqué de presse du 30 novembre de ces deux sociétés, "ce déremboursement va avoir deux conséquences : d’abord celle de priver les patients les plus défavorisés d’un accès à des soins de qualité, 85 % des patients avec un revenu inférieur à 1 000 € rencontrent des problèmes d'accès aux soins dans l'arthrose (Claude Le Pen, Revue du Rhumatisme, 72 (2005) 1326-1330) ; Ensuite celle de reporter les prescriptions vers des traitements plus iatrogènes, plus coûteux pour l’assurance maladie et pas plus efficaces et accélérer le recours des patients à la chirurgie prothétique, qui n’est pas toujours la panacée, qui est très coûteuse, et non dénuée de dangers. Opérer plus tôt, plus jeune, risque d’être lourd de conséquence dans un avenir proche". Une pétition a récolté à ce jour près de 383 000 signatures pour dire "non" à ce déremboursement. L’Aflar "déplore de ne pas avoir été entendu alors qu’aucune pétition n’a à ce jour rassemblé autant de patients".
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