Bloquer l'interaction entre deux protéines dans les précurseurs de spermatozoïdes pourrait constituer une piste prometteuse dans la mise au point d’une contraception masculine.
Cette découverte importante réalisée par des chercheurs français (Inserm, Marseille) est pourtant d’origine fortuite. Les chercheurs étaient, en effet, en train de travailler sur la leucémie, et en particulier l’intérêt de la protéine JAM-C. Et en développant un modèle de souris qui n'exprime pas le gène codant pour JAM-C, ils se sont aperçus que tous les mâles étaient stériles. Ils ont donc cherché à en savoir un peu plus sur ce phénomène et ont identifié Grasp55, une protéine déjà connue pour jouer un rôle dans la réorganisation d’un organelle intracytoplasmique des cellules en division, qui interagit avec JAM-C. En inhibant l’expression du gène Grasp55, ils ont de nouveau observé que les mâles étaient stériles. Ils ont alors reproduit l’interaction entre JAM-C et Graspp55 sur le plan tridimensionnel. Cela leur a permis d’identifier 3 molécules capables de s’intercaler dans ce complexe. Des études conduites in vivo chez la souris à partir de la première d'entre elles, la graspine, ont permis d'observer le blocage transitoire de la spermatogenèse, associé à une bonne tolérance. "Des molécules plus stables doivent maintenant être développées à partir de ce motif de base", explique Michel Aurrand-Lions, principal auteur de ces travaux.
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