Au cours de ces dernières années, le dépistage du cancer de la prostate a fait l’objet de nombreuses controverses, la simplicité du dosage d’un marqueur tel que le PSA pouvant conduire à une proportion importante de cas sur-traités, c’est-à-dire pris en charge avec de possibles effets secondaires portant préjudice à la qualité de vie alors même que ces cancers ne se seraient pas cliniquement manifestés.
Mais lors du congrès de l’EAU (European Association of Urology) qui s’est tenu du 24 au 28 mars 2017 à Londres, une étude britannique a montré que le sous-traitement était également un problème important, son taux étant estimé à 40% des patients ayant un cancer localement avancé de la prostate ! L’auteur principal de l’étude, le Dr Arun Sujenthiran (Royal college of Surgeons, Royaume-Uni), a détaillé les résultats de ce travail portant sur 11.957 hommes chez lesquels un diagnostic de cancer de la prostate, localement avancé ou à forte malignité, a été posé. Parmi ces patients, 18% ont été traités par prostatectomie radicale, 42% par radiothérapie externe, 1% par curiethérapie et 1% par ultrasons focalisés de haute intensité (HIFU). Quant aux 39% restants, ils ont reçu une simple hormonothérapie. En analysant ces résultats, les auteurs notent que l’absence de traitement radical est généralement motivé par un âge supérieur à 75 ans et/ou l’existence de deux comorbidités ou davantage. Bien que cette proportion de 41% de patients sous-traités soit préoccupante, force est de constater qu’elle est en baisse par rapport à une précédente évaluation faite sur la période 2010-2013; elle était alors estimée à 53%. Selon les auteurs, la chirurgie radicale mérite d’être plus largement proposée, sachant qu’elle peut être aisément complétée par une radiothérapie, alors qu’elle s’avère plus complexe après radiothérapie. Les concertations pluridisciplinaires sur ces cas devraient permettre d’optimiser les protocoles et de diminuer significativement ce taux de patients sous-traités.
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