Après plusieurs jours de polémique, le Pr Samuel, Doyen des doyens des facultés de médecine, a tenu à répondre aux étudiants, médecins, syndicats et organisations représentatives qui se sont inquiétés de plusieurs de ses déclarations, dans une interview accordée à Egora le 10 mai dernier. “Je n’ai rien voulu imposer, tout est bien sûr ouvert à la discussion”, a-t-il d’abord voulu rassurer. Trois sujets majeurs ont été l’objet de crispations ces derniers jours : la possibilité de revoir la maquette de médecine générale lors des discussions sur l'ajout d’une quatrième année d’internat au DES, d’abord. Le Pr Samuel y est favorable, comme les syndicats d’internes concernés d’ailleurs. Il proposait cependant, dans l’interview, de profiter de la refonte pour, pourquoi pas, y ajouter plus de stages à l’hôpital.
“Je pense qu’il y a un consensus sur le fait qu’une quatrième année d’internat au DES de médecine générale ne peut être ajoutée sans cohérence ni révision de l’ensemble de la maquette”, nous explique-t-il aujourd’hui. “Dans cette optique, il faut se demander ce que doit être cette quatrième année et quels doivent être les stages qui y seront intégrés”, poursuit le Doyen. Sur sa proposition de rajouter plus de stages hospitaliers, il estime avoir été “mal compris”. “Ce que je voulais dire par là, c’est que certains stages hospitaliers sont aussi formateurs pour la pratique de ville ultérieure. Dans le cadre de la formation d’un médecin généraliste, il y a évidemment besoin de stages en ambulatoire. Maintenant, les stages hospitaliers ont aussi leur importance et il ne faut pas le négliger”, précise-t-il aujourd’hui. “Ce n’est pas antinomique", insiste-t-il, citant pour exemple certaines autres spécialités qui étaient entièrement formées à l’hôpital et qui exercent malgré tout en cabinet de ville.
Sur le sujet des stages de la quatrième année en zone sous-denses, le Doyen a aussi rappelé qu’il n’existait “pas de consensus à l’heure actuelle”. “Ma réponse est donc que cela doit être discuté avec les acteurs concernés. On ne peut pas rester insensible au fait qu’il faut une répartition des médecins sur le territoire. Ça ne concerne d’ailleurs pas seulement les généralistes, on peut avoir la réflexion avec les spécialistes. Quoi qu’il en soit, il ne doit pas y avoir de coercition.”
Les déserts médicaux : un phénomène global
Le deuxième point qui a été à l’origine de certaines inquiétudes concerne la pénurie de praticiens dans les territoires et du risque, si les internes en médecine générale étaient envoyés plus souvent en stages dans les hôpitaux, que le phénomène de désertification médicale progresse. “Il ne faut pas perdre de vue que quand on parle de déserts médicaux, certains centres hospitaliers en font partie. Les centres hospitaliers remplissent des missions de soins et n’ont pas forcément les moyens de remplir ces missions correctement, car ils n’ont pas assez de médecins”, détaille le Pr Samuel qui défend donc une "réflexion globale à mener sur le sujet”.
Le temps de travail des étudiants en médecine : une priorité pour le Doyen Enfin, troisième et dernier point d’inquiétudes des syndicats et organisations représentatives des étudiants en médecine : son engagement à faire respecter le temps de travail pendant les stages. Le Pr Samuel garantit que ce sujet est l’une de ses priorités et qu’il s’inscrit “dans la lignée de ce qui avait été signé par la Conférence nationale des doyens” et par son prédécesseur. “Je l’ai dit et je le redis aujourd’hui, il faut respecter le temps de travail des internes et préserver, aussi, le temps de formation. C’est pareil pour le repos compensateur après les gardes”, assure-t-il. Entendant leurs inquiétudes, le Pr Samuel indique qu’il est “ouvert à la discussion”.
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