"Transparent", impuissant... Les soignants jugent sévèrement le bilan de François Braun au ministère de la Santé

26/07/2023 Par Mathilde Gendron
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Faisant les frais des "réajustements" du Gouvernement voulus par Macron, François Braun a quitté le ministère de la Santé vendredi dernier, pour laisser place à Aurélien Rousseau, ancien directeur général de l'ARS d'Ile-de-France. Pour 78% des lecteurs d'Egora, le bilan de l'urgentiste est insatisfaisant.

 

Si le nouveau ministre de la Santé Aurélien Rousseau a salué l’engagement et la détermination de son prédécesseur, le verdict est sans appel : sur les 433 professionnels de santé qui ont participé à notre débat, seuls 12% jugent satisfaisant le bilan de François Braun, comme Marc I., cardiologue : “Je l'ai connu jeune urgentiste à Bar-le-Duc (Meuse), plein de projets et d'idées et toujours profondément humaniste. Il a su canaliser les mécontentements de tous : hospitaliers, libéraux, statut des intérimaires, PDS, déserts médicaux ..... Modéré sur la fin de vie, il paie de son engagement son poste après seulement un an, face à la technostructure, dont son successeur est un pur produit. Encore bravo François pour ton engagement sincère au service des patients et des médecins”, écrit-il.  

S’il semble également convaincu par la pugnacité de son ancien ministre de la Santé, Bertrand Y., médecin, estime qu’il n’aurait pas pu faire plus. “On ne peut pas réformer un système de santé aussi complexe en 1 an... ”, reconnaît-il. Même constat pour Christine M., ophtalmologue. “Il avait peu de moyens, peu d'audience, n'était pas écouté ; mais avait plutôt tendance à prendre la défense des médecins contre des mesures coercitives proposées par des députés”, explique-t-elle, satisfaite de ce bilan. 

 

Mais la grande majorité des soignants qui se sont exprimés (78%) se montrent sévères. Nombreux sont ceux qui décrivent François Braun comme “inutile et transparent” ou même “incompétent”. Certains auraient aimé davantage de prises de position et plus d'actions de la part de l’ancien ministre de la Santé. “Les besoins ne sont pas satisfaits. Quelles revalorisations ? Quel respect pour les professionnels ?”, s'interroge Albert D., médecin. D’autres n’ont toujours pas compris sa nomination. “Il n’avait aucune expérience du monde politique et aucun moyen d’action … donc aucune chance de réussir. Pourquoi y est-il allé ? Par bravade ? Inconscience ? Goût du néant ? Surestimation de ses capacités personnelles ?”, se demande Jl D., urgentiste. 

Celui qui s’était fait connaître en menant la “mission flash” sur la crise des urgences à l’été 2022, pour laquelle il avait été désigné par le Président de la République, n’a pas réussi à convaincre la profession. Pour Michel R., anesthésiste, “il a participé à la confusion sur la réintégration des soignants non vaccinés en la promouvant, tout en déclarant se ‘méfier’ d'un soignant s'il devait être soigné par lui(elle) !” Il déplore aussi son manque de courage notamment face à son successeur : “Il se trouve qu'il est remplacé par la ‘tutelle’ qu'il aurait dû, si ce n'est combattre du moins devant laquelle, marquer sa différence. Même si le passage de témoin s'est fait entre gens civilisés, c'est pour moi un double désaveu. Pour la profession car il n'a pas su s'imposer, pour lui au Gouvernement où il est remplacé par son "tuteur", ce qui en dit long sur la politique de la santé à venir.” 

 
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