Réussir le Challenge A4, c'est parvenir à cacher sa taille avec une feuille de format A4, tenue à la verticale. Après la compétition de photos de l'écart entre les cuisses, genoux collés, ce nouveau challenge qui encourage la maigreur et valorise l'anorexie, inquiète les nutritionnistes et les psychiatres.
Test de la page A4, écart entre les cuisses... Au centre de référence des troubles alimentaires de Lyon, Sylvain Iceta, médecin psychiatre, praticien hospitalier, et Bérénice Segrestin, médecin nutritionniste, ont détricoté ces "challenges" du Net et expliquent au Parisien comment ils sont une "porte d'entrée" dans l'anorexie pour les femmes qui ont un terrain favorable. En France, 230 000 personnes souffrent de cette maladie. Passage en revue. Le #A4Challenge : Très en vogue en 2016, ce défi, venu de Chine sur les réseaux sociaux, alerte les médecins. Il nécessite un tour de taille de 50 cm, soit "une taille enfant", assure Sylvain Iceta, ou "un poids de 47 kg pour 1,70 m". Or, selon ce spécialiste, "c'est dangereux. Ce genre de défi peut déclencher la maladie anorexique chez les personnes vulnérables". Bérénice Segrestin le répète, "on est alors dénutri", sachant qu'une personne qui entre dans un 36 fait, elle, 65 cm de tour de taille. Surtout que la question du ventre est omniprésente chez les anorexiques qui cherchent à supprimer ce lien avec la féminité. Elles se trouvent toujours trop grosses, c'est ce qu'on appelle la dysmorphophobie. "Dans notre société, les abdomens ultraplats sont valorisés, notamment après un accouchement", conclut Bérénice Segrestin.
Conséquence : ce genre de défi apporte de l'eau au moulin des malades. Mais ces deux spécialistes des troubles alimentaires redoutent encore plus le #collarbonechallenge, apparu sur le Net en février 2015, et le #thigh gap, l'écart entre les cuisses, en 2013. Le premier consiste à faire tenir le plus de pièces dans le creux des clavicules et le second à avoir le plus grand écart entre ses cuisses, genoux collés, ce qui induit une perte de graisse et de muscles. Des jeux qui entrent en résonance exacte avec les obsessions des anorexiques. Elles surveillent sans cesse ces parties du corps pour vérifier qu'elles progressent dans la perte de poids. En France, les modèles ont perdu 10 kg en dix ans. Et rien ne change. Les deux articles de la loi Santé promulguée le 26 janvier 2016, devaient bousculer les tendances avec notamment une visite médicale obligatoire et un indice de masse corporelle (IMC) minimum pour les mannequins qui veulent exercer dans l'Hexagone. Mais un an après, ces deux articles n'ont toujours pas été publiés au « Journal officiel », ce qui rend pour l'instant cette loi inapplicable. Avec leparisien.fr
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