Si vous êtes très angoissé, réjouissez-vous : vous êtes intelligent ; et, loin d’être un défaut, ce trait de caractère ferait même évoluer l’humanité. Cependant, cette affirmation n’est vraie que pour les personnes souffrant de trouble anxieux généralisé (TAG). C’est ce qui ressort d’une étude américaine, dans laquelle les chercheurs ont comparé les données de 26 patients présentant un TAG, à 18 sujets sains. Les questionnaires mesurant le degré d’anxiété et les tests de QI ont permis de mettre en évidence que les sujets ayant cette forme particulière d’angoisse avaient un degré d’intelligence supérieur aux personnes exempt du trouble. Chez les patients TAG, un niveau d’anxiété élevé était associé à un QI supérieur. Par contre chez les patients sains, une relation inverse était retrouvée : les personnes peu angoissées avaient aussi un QI plus élevé. Mais les chercheurs sont allés plus loin. Ils ont analysé en IRM les modifications d’une substance présente dans la substance blanche souscorticale, liée au métabolisme de la choline. Ils ont ainsi montré que la concentration de ce métabolite était inversement liée à la fois à l’intelligence et à l’anxiété. Ces données suggèrent que l’angoisse et l’intelligence sont toutes les deux caractérisées par une baisse de cette substance et que "l’intelligence pourrait avoir co-évolué avec l’inquiétude chez les humains" concluent les auteurs. En d’autres termes, un surcroit d’inquiétude permettrait d’anticiper les événements et de se protéger, favorisant ainsi la sélection naturelle.
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