Les associations demandent un élargissement de la disponibilité de la naloxone
Ainsi, "plus de 500 décès par surdose, dont près de 80% en lien avec les opioïdes recensés en 2017, auraient pu être évités", souligne le ministère. La tendance à l'augmentation des overdoses ces dernières années est préoccupante, en particulier celles dues à des médicaments antidouleurs, selon le Pr Nicolas Authier de l'Observatoire français des médicaments antalgiques (Ofma). "Entre 2000 et 2015, les décès par overdoses d'opioïdes médicaments (hors héroïne et méthadone) sont passés de 75 à 200", dit-il et "c'est probablement une sous-estimation". Pour lutter contre ce phénomène, le ministère de la Santé a lancé en juillet dernier une feuille de route comprenant 18 actions à mettre en place avec en ligne de mire cinq objectifs. Parmi eux, figure notamment la "diffusion large de la naloxone prête à l’emploi, antidote spécifique des surdoses d’opioïdes, pour les usagers et leur entourage". Dans ce cadre, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) rappelle qu’il existe déjà deux kits de naloxone prêtes à l’emploi sur le marché : Nalscue naloxone par voie nasale (autorisé en ATU depuis 2016, et avec une AMM depuis 2018), et Prenoxad, naloxone injectable (depuis mai 2019). Ainsi depuis 2016, environ 2000 personnes ont bénéficié de Nalscue, dont 30 personnes en situation d’overdoses, n’ayant abouti à aucun décès. Cependant, les associations de patients et des médecins dénoncent le manque de disponibilité de ces deux produits. "La procédure pour commander le Prenoxad est trop compliquée, les pharmaciens doivent s'adresser directement au laboratoire. En pratique, il n'est pas vraiment à la disposition de tous", dit à l'AFP le Pr Michel Reynaud, président du Fonds actions Addictions. Selon ce spécialiste, seule une pharmacie sur 40 en disposerait. En outre, il n'est remboursé qu’à 65%. Le spray nasal Nalscue n'est pas disponible dans les pharmacies, mais seulement dans les établissements de santé, les Csapa (Centres de soin, d'accompagnement et de prévention en addictologie) et les Caarud (Centre d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues). Il n'est pas remboursé, faute d'accord sur le prix entre le laboratoire et les pouvoirs publics. Sa commercialisation devrait s’arrêter en 2020, d’après le laboratoire qui le commercialise. Mais "d’autres kits de naloxone prête à l’emploi et sous forme de spray nasal (Nyxoid, Naloxone Adapt et Ventizolve) ont obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM européennes) et vont être commercialisés", précise l’ANSM. En outre, il apparait nécessaire de doter aussi en naloxone les services de secours (police, gendarmerie, pompiers…). Les autres objectifs de la feuille de route ministérielle sont : améliorer les pratiques professionnelles ; impliquer les usagers et leur entourage ; mettre en réseau l’ensemble des acteurs au niveau territorial et favoriser les actions coordonnées de proximité ; et renforcer le système de vigilance, d’alerte et de réponse.
La sélection de la rédaction
Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?
Stéphanie Beaujouan
Non
Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus