Asco 2019 : survie à 5 ans inégalée avec une immunothérapie dans le cancer pulmonaire

05/06/2019 Par Marielle Ammouche
Cancérologie
Des résultats à long terme concernant l’utilisation du pembrolizumab (Keytruda, MSD) dans le cancer pulmonaire non à petites cellules (CPNPC) ont été présentés à Chicago lors du congrès de l’American Society of Clinical Oncology (Asco, Chicago 31 mai-4 juin 2019).

Ils sont en faveur de l’efficacité de cette immunothérapie, qui augmente la survie avec des taux jamais atteints jusqu’à présent à moyen terme. A tel point que, pour Edward B. Garon, auteur principal de l'étude, et professeur à l'Université de Californie, « la perspective uniformément négative qui était associée à un diagnostic de CPNPC avancé n'est absolument plus justifiée ». Ces nouveaux résultats sont issus de l’essai Keynote-001, avec des données à 5 ans, qui constitue donc la plus longue étude de suivi menée à ce jour chez des personnes atteintes d'un CPNPC avancé traitées au pembrolizumab. L’étude en question a débuté en 2011. Elle évaluait l’efficacité et la tolérance du pembrolizumab, un anticorps monoclonal humanisé anti PD-L1, chez 550 patients atteints de CPNPC avancé, dont 101 patients naïfs de traitement et 449 patients ayant reçu un traitement antérieur (chimiothérapie). Au terme d’un suivi médian de 60,6 mois, le taux de survie était de 18% parmi l’ensemble des participants. Ce taux augmentait encore chez les sujets naïfs de traitement (23% contre 15,5% de ceux précédemment traités). En outre, « le fait que nous ayons des patients participant à cet essai [qui] sont encore en vie après 7 ans est assez remarquable. Nous avons également des preuves que la plupart des patients qui se portent bien après deux ans de traitement par le pembrolizumab vivent cinq ans ou plus » ajoute Edward B. Garon. Les chercheurs ont par ailleurs observé que la survie augmentait avec le niveau d’expression de PD-L1. Ainsi, chez les patients naïfs de traitement, 29,6% de ceux présentant une expression de PD-L1 égale ou supérieure à 50% étaient en vie après 5 ans, contre 15,7% avec des niveaux d'expression de PD-L1 inférieurs à 50%. Et chez ceux ayant déjà reçu un traitement, 25% ayant des taux d'expression de 50% ou plus de PD-L1 étaient en vie au bout de 5 ans, contre 12,6% avec des niveaux d'expression de PD-L1 compris entre 1% et 49%. Et à l’opposé, seulement 3,5% des personnes ayant des niveaux d'expression de PD-L1 inférieurs à 1% étaient en vie après 5 ans. Parmi les patients recevant du pembrolizumab après avoir suivi un traitement antérieur, 42% avaient des réponses d'une durée médiane de 16,8 mois. Pour ceux qui avaient reçu le pembrolizumab en traitement initial, 23% avaient une réponse médiane de 38,9 mois. Concernant la tolérance, des effets secondaires sont survenus chez 17% des participants. L’hypothyroïdie a été l’effet indésirable le plus fréquent.      

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