Les greffes n’ont pas encore retrouvé leur niveau d’avant Covid

14/02/2024 Par Marielle Ammouche
Chirurgie
En 2023, il y a eu 5 634 greffes d’organes, soit en hausse de 2,5% par rapport à2022, d'après le dernier bilan de l’agence de la biomédecine qui vient d’être rendu public. Les prélèvements sur donneurs décédés ont aussi augmenté, de 5,7% par rapport à 2022, avec un total de 1 791 donneurs décédés prélevés en 2023, auxquels s’ajoutent les donneurs vivants de rein (557) et de lobe de foie (20), en hausse de 8,3%.

  Au global, 5 634 greffes ont pu être réalisées en 2023, soit 139 de plus qu’en 2022. L’activité de greffe poursuit donc sa hausse régulière. Et cette croissance est particulièrement forte pour la greffe rénale avec donneur vivant (43 supplémentaires en 2023, +8,3%).  Cependant, ces taux restent en deçà de ceux observés avant la crise du Covid, en 2019, année durant laquelle 5 903 transplantations avaient été réalisées. En 2023, il y a eu moins de personnes inscrites sur liste d’attente qui sont décédées : 823 patients (- 22,6%). Mais il y avait tout de même, au 1er janvier 2024, 21 866 patients inscrits sur la liste nationale d’attente pour une greffe d’organes, dont 11 422 patients en liste d’attente active (donc immédiatement éligible), tous organes confondus.   Un taux d'opposition en augmentation Point négatif, le taux d’opposition pour les patients décédés en mort encéphalique est aussi en forte augmentation, de 9,4%, avec 36,1% d’opposition, toutes causes confondues (33% en 2022). Avec cependant de grandes disparités régionales : moins d’opposition en Bretagne, en Pays de la Loire ou encore en Corse (inférieur à 25%), mais jusqu’à 48,6% en Ile-de-France et plus de 50% dans les DROM. Dans le cadre du Plan greffe 2022-2026, l’agence de la biomédecine a précisé les 3 principaux axes de développement pour 2024 : la greffe, priorité nationale pour tous les acteurs du soin ; la généralisation de la greffe rénale avec donneurs vivants et le prélèvement dit "Maastricht III" ; l'implication accrue des directeurs de CHU et des commissions médicales d’établissements. Elle a aussi rappelé l’importance de lutter contre les idées fausses. En particulier, seuls 24% des Français savent que les organes prélevés ne peuvent pas servir à la recherche ou à la science ; 1 Français sur 2 croit que le prélèvement d’organes et de tissus n’est pas compatible avec les rites funéraires religieux ; et 42% pensent qu’il y a une limite d’âge. 

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