Paxlovid est un antiviral anti-Sars-CoV-2, le premier à obtenir le feu vert des autorités sanitaires. Il bloque la réplication virale en ciblant la protéase 3C-like. Son intérêt majeur, par rapport aux anticorps monoclonaux, est sa présentation sous forme de comprimés (2 comprimés de nirmatrelvir PF-07321332 et 1 comprimé de ritonavir) à prendre par voie orale deux fois par jour pendant cinq jours. Il est recommandé de l’administrer dès que possible après le diagnostic positif à la Covid-19 et au maximum dans les cinq jours suivant l'apparition des symptômes. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) avait conclu à une balance bénéfice/risque favorable pour ce traitement. Son efficacité a, en effet, été évaluée à 85,2% (étude Epic-HR) sur le risque de progression vers une forme sévère de la Covid-19 (hospitalisation ou décès). De plus, « le mécanisme d’action du Paxlovid laisse espérer une efficacité maintenue sur les différents variants, y compris Omicron, affirme la HAS. Des données préliminaires in vitro suggèrent en effet que les variants préoccupants qui circulent actuellement sont sensibles au traitement ». Paxlovid présente cependant plusieurs contre-indications, en particulier chez les personnes en insuffisance hépatique ou rénale sévère (adaptation posologique en cas d’insuffisance rénale modérée), et pendant la grossesse. Il existe aussi de nombreuses interactions médicamenteuses, qui peuvent constituer soit une contre-indication, soit nécessiter un suivi rapproché. La HAS rappelle qu’en cas de contre-indication, le recours à l’anticorps monoclonal Xevudy est possible en curatif. En outre, le traitement prophylactique par anticorps monoclonaux Evusheld doit pouvoir être proposé aux patients éligibles. En parallèle de son autorisation, la HAS publie des Réponses rapides afin d’accompagner l’arrivée de ce traitement en médecine de ville. Elles rappellent, en particulier les conditions d’accès au traitement et les catégories de personnes éligibles : patients adultes sévèrement immunodéprimés ou présentant une pathologie à très haut risque de forme grave, quel que soit leur l’âge et leur statut vaccinal; patients de plus de 65 ans présentant des facteurs de risques de développer des formes graves, en particulier lorsque ces personnes ne sont pas ou pas complètement vaccinées.
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