Une étude confirme que les adolescents lesbiens, gays et bisexuels sont moins nombreux que les adolescents hétérosexuels à bénéficier d’un appui parental.
"Cette enquête transversale a été réalisée en milieu scolaire dans trois régions françaises chez 15 235 élèves de 13 à 20 ans, scolarisés de la classe de quatrième à la terminale, devant répondre à un questionnaire ; 4,5 % des jeunes se sont déclarés homosexuels ou bisexuels, contre 95,5 % se qualifiant d’hétérosexuels. Ce qui correspond aux statistiques habituellement connues en France", a expliqué le Dr Emma Barron (Fondation Vallée, Gentilly, 94). Les adolescents LGB étaient significativement moins nombreux à décrire une relation satisfaisante avec leur mère (70,1 %, contre 82,8 % pour les adolescents hétérosexuels) ou leur père (53,4 %, versus 70,7 %) et significativement plus nombreux à se déclarer sans appui parental (58,3 %, versus 36,8 %) que les adolescents hétérosexuels. Quel que soit leur mode d’attirance sexuelle, tous les jeunes déclarant être dépourvus d’appui parental étaient plus exposés au risque d’épisode dépressif que ceux rapportant être soutenus par leurs parents. Mais, les chiffres étaient encore plus mauvais chez les adolescents LGB : 33,9 % de fréquence d’épisodes dépressifs en l’absence d’appui parental contre 17,5 % en sa présence (respectivement 20,3 % et 6,2 % chez les adolescents hétérosexuels sans ou avec appui parental). La même tendance a été relevée pour les tentatives de suicides (qui concernaient 37,4 % des jeunes LGB sans appui parental et 21,3 % de ceux avec appui parental, et respectivement 17,9 % et 6,2 % des adolescents hétérosexuels avec et sans appui parental). Plus des trois quarts des jeunes LGB sans appui parental ont, par ailleurs, estimé "que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue", "un chiffre considérable" a estimé le Dr Barron. Mais, cette pensée bien noire avait également été émise par plus de la moitié des adolescents hétérosexuels jugeant être sans appui parental. La fréquence des comportements d’auto-agressivité était aussi fortement accrue en l’absence d’appui parental chez les jeunes LGB (32,3 % contre 15,7 % en sa présence, respectivement 13,7 % et 5,2 % chez les adolescents hétérosexuels avec et sans appui parental). Et, 33,1 % de ces jeunes LGB sans appui parental avaient consommé une autre drogue que le cannabis (cocaïne, héroïne…) : 21 % pour les adolescents avec appui ; respectivement 16,2 % et 8,5 % chez les adolescents hétérosexuels sans ou avec appui parental. Nécessité d’actions de prévention "Ces données incitent à réfléchir à des actions sous forme de thérapies familiales, dont l’impact positif sur l’estime de soi des adolescents LGB a été suggéré dans certaines études nord-américaines. Il serait également important de développer la prévention en milieu scolaire en permettant aux adolescents de s’exprimer davantage sur la sexualité pour éviter la stigmatisation sociale", a conclu le Dr Barron. Ces actions de prévention pourraient d’ailleurs aussi aider les adultes, en particulier les enseignants à accompagner ces jeunes. "Dans une enquête récente, les professeurs ont en effet déclaré majoritairement ne pas savoir comment réagir quand un adolescent LGB déclare être en difficulté", a rapporté le Dr Barron.
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