On ne le sait sans doute pas assez, mais l'Ile de France est le premier désert médical français. Devant l'imminence de la catastrophe, la région présidée par Valérie Pécresse (Les Républicains), vient de lancer un grand plan de lutte contre les déserts médicaux pour attirer à elle, à grands coups de subventions, médecins et professionnels de santé, dans un exercice sécurisé.
Les chiffres donnent la mesure du problème qui touche la région la plus peuplée de France, et qui possède la plus forte concentration de CHU de tout l'hexagone. L'Ile de France a perdu 6 % de ses médecins depuis 2010, une commune sur deux, soit 650 petites communes et 730 000 âmes, n'a pas de médecin généraliste. La moyenne d'âge des médecins franciliens s'établit à 57 ans et enfin, 44 % de praticiens en exercice ont plus de 60 ans. Face à ce dramatique état des lieux, la région a pris plusieurs engagements : soutenir à la fois les maisons de santé pluridisciplinaires et d'exercice collectif et l'installation de médecins de secteur 2, "dont les honoraires libres sont encadrés par l'assurance maladie", notamment. Des travaux sont en cours entre la région et l'ARS pour promouvoir les aides régionales, avec une intervention directe dans les territoires et les facultés. Pour attirer les professions paramédicales ainsi que les sages-femmes, l'Ile de France déploie aussi les grands moyens : promotion de ces professions dans les centres de formation sanitaires et sociales, augmentation du nombre de places en formation pour les kinésithérapeutes, inscription déjà effective des sages-femmes franciliennes sur le site Ipass contraception. Un soutien financier pourra être accordé durant leurs études, aux étudiants en paramédical, décidant de s'installer dans un territoire sous-doté. Un dispositif spécifique s'adressant aux kinés est en cours de construction, basé sur une participation régionale aux frais de formation, pour tout kiné désireux de s'installer en libéral dans une zone sous-dotée, ou bien en exercice mixte libéral/établissement de santé ou médico-social. L'Ile de France veut également soutenir les projets de télémédecine dans une approche à la fois curative et préventive, en collaboration avec l'ARS. Enfin, la région va s'investir dans l'équipement et la sécurisation des locaux de santé. Elle pourra prendre à sa charge 50 % des dépenses avec un plafond de 15 000 euros pour les équipements individuels de sécurisation et de 150 000 euros pour les équipements collectifs. L'aide à l'acquisition foncière et aux travaux pour les structures collectives sera fixée à 30 % de la dépense, dans un plafond de 300 000 euros. La région Ile de France rappelle que la Seine-Saint-Denis, le Val-d’Oise et Paris sont les départements les plus touchés par l’insécurité à l’encontre des professionnels de santé : en 2014, 91 plaintes y ont été déposées.
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