Le stigmate avait été parfaitement intégré par la patiente qui, jusqu’à sa tentative de suicide, ne voulait pas voir de psychiatre, car "elle n’était pas folle". Ce qui retarda ainsi la prise en charge jusqu’à mettre sa vie en danger. La stigmatisation est toujours au centre des problématiques psychiatriques. Combien de patients ne viendront pas en consultation ? Combien retarderont la prise en charge de leur pathologie par honte ou déni de leurs troubles ? Combien arrêteront leur traitement à cause du stigmate qui affectent les patients atteints de maladie mentale ? Alors que, comme l’annoncent les Prs Llorca et Leboyer, ce sont 12 millions de Français qui sont potentiellement concernés par la psychiatrie, la stigmatisation reste solidement ancrée dans les mentalités. Maladie qui ne se voit pas, et donc se comprend difficilement, avec sa réputation de violence et d’incurabilité, la maladie mentale reste enfermée dans les représentations qui n’évoluent qu’à très petits pas. Et ce stigmate, le cortège de conséquences : le rejet de la part de la société, des familles, parfois même des soignants, le déni de la maladie de la part du malade, qui entraîne retard diagnostique, rupture du suivi et des traitements et rechutes. Pourtant, rien n’est définitif : en trente ans, les patients porteurs du VIH sont passés du statut de quasi-pestiférés dans les années 1980 à celui de patients comme les autres aujourd’hui. Les patients psychiatriques pourront-ils un jour eux aussi être considérés comme des malades comme les autres ?
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