Primo-prescription en accès direct : les IPA s'impatientent
Le décret et l'arrêté encadrant l'accès direct aux IPA, permis par la loi Rist, se font attendre, déplorent les représentants de la profession. L'arrêté détaillant la primo-prescription, en particulier, ferait l'objet d'un "blocage".
Si l'Union nationale des infirmières en pratique avancée (Unipa) "a reçu l’assurance du ministère de la Santé de sa volonté de publication du décret et de l’arrêté dans les prochains jours", elle ne cache pas son inquiétude. Et pour cause : l’arrêté détaillant la primo-prescription n’a "toujours pas" été soumis au Haut Conseil des professions paramédicales, "ce qui compromet très fortement une publication rapide", pointe-t-elle dans un communiqué du 27 juin. "Le ministère attend encore le retour de plusieurs instances dont l’avis devrait être rendu depuis plusieurs semaines", déplore l'Unipa. "La situation actuelle de blocage est intenable et met en péril l’accès aux soins pour de nombreux Français."
L'arrêté doit lister les produits et autres prestations actuellement soumis à prescription médicale obligatoire que les IPA pourront prescrire en accès direct, avec ou sans diagnostic médical préalable, et en fonction de leur mention*. Ainsi, le texte autorise les IPA de soins primaires "à primo-prescrire, sans diagnostic médical préalable, les traitements anti-hypertenseurs de première ligne, les traitements hypolipémiants de première ligne mais aussi les traitements hypoglycémiants", a dénoncé le 18 juin dernier la CSMF. "Ce n'est pas admissible pour les médecins mais c'est surtout inadmissible pour les patients qui seront de fait divisés en deux catégories : ceux qui auront l'accès à un médecin et ceux qui ne l'auront pas."
Arrêts de travail courts
Par ailleurs, une liste commune à l'ensemble des mentions est établie, permettant aux IPA de prescrire des arrêts de travail de moins de 3 jours, des transports sanitaires, de l'amoxiciline pour traiter une angine chez l'adulte ou de la fosfomycine en cas de cystite chez la femme sans facteur de risque de complication.
*Pathologies chroniques stabilisées, prévention et polypathologies courantes en soins primaires ; oncologie et hémato-oncologie ; maladie rénale chronique, dialyse, transplantation rénale ; psychiatrie et santé mentale ; médecine d’urgence.
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