"L'arrêt maladie, c'est comme les antibiotiques, ce n'est pas systématique", rappelle Stéphanie Rist
Depuis le début de l’été, les arrêts maladie sont dans le viseur de l’exécutif, qui veut en réduire le nombre – et donc le coût. Selon Bercy, ces arrêts ont augmenté de 30% par rapport à il y a dix ans. Ainsi, l’Assurance maladie a lancé une campagne de contrôle des prescriptions d’IJ auprès des médecins. 5000 médecins généralistes ont été convoqués à des entretiens confraternels. Et environ "1000 médecins ont été retenus" pour une mise sous objectif de leurs prescriptions d’arrêts de travail, indiquait la Cnam à Egora à la mi-juin. Interrogée ce mercredi 9 août par franceinfo, la députée et rapporteure générale de la Commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale, Stéphanie Rist, plaide pour que le "débat ne porte pas que sur la minorité d'arrêts de complaisance". Rhumatologue de profession, la députée de la majorité a confié avoir déjà été confrontée à des demandes d’arrêts de complaisance de patients. Mais il s’agit "vraiment d’une minorité". "L'arrêt maladie, c'est comme les antibiotiques, ce n'est pas systématique […] Quand on a besoin de repos, ce sont les congés ou les RTT, mais pas l'arrêt maladie", qu’il faut demander, a-t-elle rappelé. Pour Stéphanie Rist, cette hausse du nombre des arrêts maladie constitue un véritable "enjeu de prévention" et montre qu’il faut engager "un travail pour améliorer la situation des personnes qui sont en difficulté au travail". Car "3 millions d'arrêts maladie sont pour des raisons psychiques". Constatant que les arrêts de travail courts sont aussi souvent "liés à des troubles musculosquelettiques", Stéphanie Rist plaide pour "plus de prévention et d’aménagement des conditions de travail". Alors que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) doit être examiné par les députés à l’automne, la rapporteure générale de la Commission des Affaires sociales indique que plusieurs propositions sur le sujet sont "sur la table ou en cours de travail", en particulier sur les questions des "arrêts courts, du nombre de jours de carence, du renouvellement des arrêts maladie" ou "de l’auto-déclaration pendant les épidémies, pendant deux jours". "Il ne doit pas y avoir de sujet tabou sur ces arrêts maladies", estime-t-elle. [avec franceinfo]
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