"La déprogrammation des interventions est en contradiction avec les nécessités de la situation sanitaire actuelle alors que l’urgence est au contraire de reprendre rapidement la continuité des prises en charge et des soins des malades sans COVID", jugent les soignants dans leur communiqué.
"Il faut que le plan blanc soit suspendu pour que l'activité des cliniques privées puisse reprendre. Elles doivent pouvoir opérer, faire des endoscopies ou encore de la chirurgie ambulatoire", estime le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CMSF. Pour les syndicats, l'enjeu est de concilier "un niveau important de réactivité permettant de mobiliser les capacités de réanimation", avec une reprise des soins médicaux et chirurgicaux "pour de nombreux malades qui en ont un besoin urgent".
"Aujourd'hui nos établissements sont réquisitionnés alors que nous avons prouvé qu'en 24 heures, nous sommes capables d'accueillir des malades du Covid si nécessaire. Bloquer l'ensemble de nos établissements est délirant. Il faut qu'on nous laisse travailler. On a besoin de reprendre nos activités pour la santé publique", ajoute le Dr Ortiz. Les syndicats demandent également qu'une communication plus claire émane des autorités. "Nous voulons reprendre une activité normale. Les cabinets médicaux ne sont pas des lieux à risque...
Il faut que les pouvoirs publics communiquent en ce sens. Les cas de Covid sont très rares en cabinet de médecine générale", relève le Dr Jacques Battistoni, président de MG France. Par ailleurs, les syndicats appellent le Ministre de la Santé à une clarification et une parfaite transparence sur la disponibilité en curares, en propofol et en midazolam. Les ARS avancent une pénurie pour empêcher la reprise progressive de l’activité dans les cliniques. "On nous a d'abord rationné les masques et maintenant on nous rationne les médicaments d'anesthésie. Ils font des stocks. Les patients ont des retards pour les diagnostics. Il n'y a aucune opération des cancers du poumons par exemple. Les cancers ne s'arrêtent pas pendant l'épidémie. Les anesthésistes sont prêts en 24 heures à redevenir réanimateurs, mais il y a un principe de précaution venant des ARS qui empêche d'opérer, même en zones vertes", déplore le Dr Bernard Huynh, vice-président de la FMF.
Les Spécialistes CSMF demandent l’instauration d’une cogestion entre les tutelles et les médecins sur la mise à disposition des produits anesthésiques. *Les syndicats signataires : Avenir Spé, Le BLOC, la CSMF, Les Spécialistes, la FHP, la FMF, Jeunes Médecins, MG France, le SML, le SNARF.
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