Pour rendre palpable la surcharge des urgences, Samu-Urgences de France a lancé le 6 janvier dernier l'opération No Bed Challenge. A ce jour, 150 services déclarent chaque matin le nombre de patients qui ont dormi sur un brancard, faute de lits d'hospitalisation. Les résultats font "froid dans le dos".
Depuis le 6 janvier, 31 000 patients ont passé la nuit sur un brancard dans l'un des 150 SAU participant au No Bed Challenge. "Considérant que notre échantillon d’établissements est représentatif, ce serait 120.000 patients concernés sur toute la France !", estime Samu-Urgences de France, qui a dressé un premier bilan de son opération à l'occasion du Congrès Urgences 2018, qui se tient à Paris jusqu'à vendredi. "Aucun indicateur n’existait pour comptabiliser ce problème, la surcharge des urgences apparaissant de plus en plus comme "normale", inhérente à l’activité même de ces services", explique le Dr François Braun, président du syndicat. Pour ce dernier, cette surcharge est "multifactorielle". En amont des urgences, elle est la conséquence de "la défaillance de la médecine de ville à assurer la continuité des soins, poussant toujours plus de patients qui ne trouvent pas de solution vers les services d’urgence". En aval, c'est l'impossibilité de trouver des lits dans des services de MCO surchargés qui est en cause. Or, cette surcharge des urgences a des conséquences, "largement" démontrées dans des études internationales, souligne le syndicaliste : "9% d’augmentation de la mortalité pour tous les patients, 30% pour les plus graves, augmentation de la durée de séjour pour les personnes âgées, mauvaise prise en charge de la douleur …". "Cela fait froid dans le dos."
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