Accusations de harcèlement au CHU de Rennes : deux neurochirurgiens poursuivent Paris Match
Soupçonnés de harcèlement, deux anciens chefs du service de neurochirurgie du CHU de Rennes (Ille-et-Vilaine) ont annoncé, mercredi 17 juillet, poursuivre Paris Match et une journaliste pour "atteinte à la présomption d'innocence". En janvier dernier, l'hebdomadaire avait publié une enquête mettant en cause le "management délétère" et les comportements de ces neurochirurgiens.
L'enquête publiée dans Paris Match avait fait grand bruit en janvier dernier. Neuf soignants du CHU de Rennes y témoignaient des "brimades, humiliations […] violences verbales" et du "harcèlement moral et sexuel", dont ils étaient victimes au sein du service de neurochirurgie depuis près de vingt ans. Le "management délétère" de deux professeurs y était mis en cause.
Ces deux neurochirurgiens, qui se sont succédé à la tête du service de 2011 à 2024, ont décidé de poursuivre, mercredi 17 juillet, l'hebdomadaire et la journaliste à l'origine de cette enquête pour "atteinte à la présomption d'innocence". Les deux praticiens sont, tous deux, soupçonnés de harcèlement.
Pour Me Jérôme Stéphan, avocat de l'un des neurochirurgiens, les propos tenus dans l'article montrent que "l'innocence n'est envisagée à aucun moment". "Les termes employés présentent clairement la culpabilité comme établie", a-t-il insisté, dénonçant un "manque de nuance". Me Carla Sammartano, conseil du second praticien - qui vit aujourd'hui en Suisse -, a vilipendé "le choix des mots" et "l'absence de conditionnel et de précaution".
Du côté de Paris Match et de la journaliste visée, leur avocat, Me Christophe Bigot, a lui dénoncé une "procédure bâillon" et "une tactique judiciaire" de la partie adverse qui a parallèlement engagé une procédure en diffamation. "Cette affaire mérite mieux que ce référé avec une vision partielle, ça mérite un vrai procès en correctionnelle", a conclu Me Bigot. Sur le réseau social X, la journaliste poursuivie – qui travaille comme indépendante – a également réagi. "La présomption d’innocence n’est pas incompatible avec le droit à l’information", a-t-il écrit, donnant rendez-vous le 30 août prochain ; date à laquelle le tribunal doit rendre sa décision.
En octobre 2023 déjà, l'Intersyndicale nationale des internes (Isni) a porté plainte contre les deux professeurs pour des faits de harcèlement. Une enquête préliminaire est toujours en cours, a précisé le parquet de Rennes, interrogé par l'AFP.
[avec AFP]
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