Agnès Buzyn fustige les "mercenaires" qui "profitent d'un système en tension"
C'est un "bras de fer" qui s'est engagé entre Agnès Buzyn et les médecins intérimaires, selon les mots de la ministre. Au passage, elle accuse les gouvernements précédents d'avoir trop limité le numerus clausus.
Agnès Buzyn fait d'une pierre deux coups. Interrogée ce mardi à l'Assemblée nationale, puis ce mercredi sur LCI sur les pénuries de médecins, la ministre a taclé ses prédécesseurs ainsi que les médecins intérimaires. Du fait de la limitation du numerus clausus pour la formation des médecins pendant trente ans, "nous n'avons plus assez de médecins sur le territoire pour assurer certaines disciplines, l'obstétrique, les urgences", a expliqué la ministre sur LCI.
Puis Agnès Buzyn a fustigé les médecins intérimaires, les accusant de profiter de la situation. "Des sociétés d'intérim se sont précipitées dans cette brèche" et "proposent des intérimaires qui se font payer entre 2 000 et 3 000 euros la journée. La journée", a-t-elle insisté. "Ce qui crée un déficit" dans des hôpitaux "qui sont souvent de petits hôpitaux en difficulté", qui "n'arrivent pas à recruter" sur des postes "ouverts". "Quand la moitié de la masse salariale passe pour des intérimaires qui travaillent une semaine par mois, ça n'est pas tolérable", a commenté Agnès Buzyn, en critiquant des médecins qui "profitent d'un système en tension" et préfèrent "jouer les mercenaires en allant offrir leurs services une journée par mois" plutôt que de s'installer.
Un décret, publié en début d'année, abaisse le plafond des rémunérations des médecins intérimaires. En réaction, le Syndicat national des médecins remplaçants a appelé les intérimaires à ne pas effectuer de remplacements dans les hôpitaux qui appliquent cette nouvelle mesure. Malgré les tensions, Agnès Buzyn assure que l'activité des services d'urgences est "parfaitement monitorée au ministère". A l'approche de l'été, "nous suivons de très près l'activité" des services d'urgence a expliqué la ministre devant les députés. "Toutes les Agences régionales de santé anticipent les départs en vacances, nous comptabilisons les lits ouverts dans les différentes disciplines, nous redistribuons un certain nombre de personnels et rouvrons des lits dans les zones en tension et notamment les zones touristiques, pour qu'il n'y ait pas de défaut d'accès aux urgences", a-t-elle détaillé. [Avec AFP]
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