Le Gouvernement charge Patrick Pelloux d’une mission sur la radicalisation à l’hôpital
“Ça entre dans le cadre de ce que veut le Gouvernement depuis l’assassinat du professeur Samuel Paty avec la mobilisation des grands services publics pour lutter contre la radicalisation”, a expliqué le Dr Patrick Pelloux dans un entretien au Huffington Post. Depuis deux mois, le médecin urgentiste s’est vu confier une mission par le Gouvernement sur la radicalisation dans les établissements de santé. Ce dernier devrait remettre son rapport à la fin de l’année au ministère de la Santé, a annoncé le site Hospimedia. Concrètement, détaille le Huffington Post, l’urgentiste, placé sous l’autorité de la DGOS, devra recenser tous les faits liés à la radicalisation - les soignants agressés parce que certains exigent d’être “soigné par des femmes et non des hommes” illustre-t-il, et se confrontera aux divers “problèmes” sur “le terrain”. Un “énorme boulot”, selon l’intéressé. “On sait très bien que la radicalisation, sous toutes ses formes, de l’islam radical aux catholiques intégristes, leur terrain de prédilection pour faire du prosélytisme c’est la naissance, la mort, la santé.” Dès l’annonce de cette mission dans les médias, nombre de médecins se sont indignés sur les réseaux sociaux, estimant qu’elle n’était pas prioritaire au regard de la crise de l’hôpital public et de l’épidémie de Covid-19. “C’est sûr que ce sujet est la priorité et l’urgence absolues du moment!” a par exemple réagi le directeur du groupement d'intérêt scientifique en épidémiologie des produits de santé, Epiphare, le Dr Mahmoud Zureik. L’interne star des réseaux sociaux Et Ça Se Dit Médecin a de son côté énuméré une liste de sujets prioritaires : le manque de lits, le harcèlement sexuel et moral ou encore les suicides.
C’est sûr que ce sujet est la priorité et l’urgence absolues du moment! https://t.co/W9uufM95iq
— Mahmoud Zureik (@MahmoudZureik) June 5, 2021
En pleine crise sanitaire @olivierveran et Patrick Pelloux s'attaque à des trucs que personne n’a jamais vu.
— Et ça se dit Médecin (@ecsdmed) June 6, 2021
Si vous manquez d'idées pour vos missions en voici : sexisme, racisme, suicides, harcèlement sexuel et moral, manque de personnel, manque de lits, personnels sous-payés, pic.twitter.com/vguvxQ1oQa
Loin de s’attarder sur les critiques, Patrick Pelloux a estimé que la question de la radicalisation dans les établissements de santé était “un vrai sujet”, “indissociable de la laïcité”. “Si la mission peut servir, si ça peut servir à lutter contre certaines personnes qui se perdent dans des dogmes intégristes, c’est bien”, a confié celui qui travaillait à la rédaction de Charlie Hebdo, victime d’un attentat terroriste le 7 janvier 2015, précisant qu’il souhaitait éviter toute récupération politique de son travail. [avec le Huffington Post et Hospimedia]
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