Ce sont des propos qui ont du mal à passer. Vendredi 3 avril, interrogé lors d’une conférence de presse sur la situation épidémique dans le Grand Est, le directeur de l’ARS a estimé qu’il n’y avait "pas de raison de remettre en cause" le comité interministériel de la performance et de la modernisation de l'offre de soins hospitaliers (Copermo), qui prévoit la suppression sur cinq ans de 174 lits (sur 1.577 en 2018) et de 598 postes au CHRU de Nancy (sur environ 9.000). "Nous aurons quelques semaines de retard mais la trajectoire restera la même", a-t-il précisé.
Immédiatement, de nombreux élus lorrains, scandalisés, ont réagi. “C'est blessant pour tout le personnel soignant de dire, pendant qu'il mène le combat, que l'on va compter les munitions”, a pesté Laurent Hénart, maire (Parti radical) de Nancy qui a décidé d’écrire au ministre de la Santé. Un message qui passe d’autant plus mal qu’en déplacement à Mulhouse le 26 mars dernier, Emmanuel Macron promettait “un plan massif pour l’hôpital”.
Devant la polémique qui n’a cessé d’enfler sur les réseaux sociaux tout le week-end, Olivier Véran a estimé qu’à “Nancy comme partout, l'heure est à la mobilisation de tous pour faire face au #COVID19. L'heure viendra de tirer les enseignements de cette crise sans précédent & de refonder notre Hôpital. Tous les plans de réorganisation sont évidemment suspendus à la grande consultation qui suivra", dans un tweet publié sur son compte.
À Nancy comme partout, l'heure est à la mobilisation de tous pour faire face au #COVID19. L'heure viendra de tirer les enseignements de cette crise sans précédent & de refonder notre Hôpital. Tous les plans de réorganisa° sont évidemment suspendus à la grande consulta° qui suivra
— Olivier Véran (@olivierveran) April 5, 2020
"Alors que les équipes du CHRU vont au bout du bout de leur investissement personnel, la position exprimée par l'ARS est à la fois...
déconcertante et indécente", a également tweeté Laurent Hénart, maire centriste de Nancy et président du conseil de surveillance du CHRU. "Pour moi, le Copermo est mort", a-t-il déclaré au quotidien régional L'Est Républicain, estimant que "l'hôpital demain" aura besoin de "plus de lits", y compris celui de Nancy.
Président du conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, le socialiste Mathieu Klein a indiqué dans un tweet avoir écrit à Emmanuel Macron "pour lui demander d'annuler la dette de l'hôpital public", notamment celle du CHRU de Nancy, et de ne "pas engager de suppressions de postes supplémentaires. Non soutenable avant le #Covid19, insoutenable après".
J’écris aujourd’hui à @EmmanuelMacron pour lui demander d’annuler la dette de l’hôpital public et notamment du @CHRU_de_Nancy + ne pas engager de suppressions de postes supplémentaires. Non soutenable avant le #Covid19, insoutenable après. pic.twitter.com/5JiZNBweLN
— Mathieu Klein (@mathieuklein) April 4, 2020
[avec Le Point et AFP]
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